En début d'année, une décision de l'agence de statistiques de l'Union européenne Eurostat sur la manière dont les crédits d'impôt doivent être classés dans les comptes de l'Etat a contraint l'Italie à revoir à la hausse ses déficits pour 2020 et 2022.

Le gouvernement a déjà pris des mesures pour réduire les incitations afin de ne pas compromettre les finances publiques de cette année, malgré la contribution qu'elles ont apportée au secteur de la construction et à l'économie en général pendant la pandémie de COVID.

Cependant, l'utilisation des programmes continue de frapper l'Italie, car des milliards d'euros de crédits en suspens devraient répondre aux critères d'Eurostat pour être ajoutés au déficit budgétaire de cette année, ont déclaré les sources, qui ont demandé à ne pas être nommées en raison de la sensibilité de la question.

L'impact sur le budget 2024 doit encore être évalué et le gouvernement pourrait prendre de nouvelles mesures pour éviter de nouveaux écarts par rapport aux objectifs, ont ajouté les sources.

L'un des programmes, le "Superbonus", qui offre des incitations généreuses pour l'amélioration des habitations en vue de réaliser des économies d'énergie, approche les 100 milliards d'euros (108 milliards de dollars) depuis son introduction en 2020.

"Penser au Superbonus me rend malade, car il a un effet négatif sur les comptes publics, engloutit la politique économique et ne laisse aucune place à d'autres interventions", a déclaré dimanche le ministre de l'économie, Giancarlo Giorgetti.

Il a décrit le Superbonus comme un banquet où tout le monde a mangé et où l'État a dû payer l'addition.

En juillet, l'Italie avait déjà laissé entendre qu'elle envisageait de modifier ces incitations fiscales dans le cadre de discussions avec les autorités de l'Union européenne en vue de réorganiser le plan de relance national post-COVID du pays.

Le gouvernement mettra à jour une série de projections économiques d'ici le 27 septembre par l'intermédiaire du document de l'économie et des finances (DEF) du Trésor.

Alors que l'Italie prépare un budget 2024 difficile dans un contexte économique de plus en plus sombre, M. Giorgetti a réitéré l'engagement de maintenir le déficit et la dette sur une tendance à la baisse, laissant peu de marge de manœuvre pour des mesures de relance. (1 $ = 0,9273 euros)