Rome ne prévoit toutefois pas d'économies budgétaires supplémentaires car le pays reste en mesure de respecter ses obligations européennes en matière de déficit structurel, précise-t-il.

"Nous savons qu'il y aura une dégradation du déficit nominal", dit Vittorio Grilli au quotidien. "Cependant, notre boussole reste le déficit structurel, et sur ce point nous sommes et nous serons parfaitement en règle."

L'Italie prévoit de dégager en 2013 un excédent budgétaire structurel -c'est-à-dire ajusté à la croissance- conformément aux exigences de l'Union européenne. Ses objectifs de déficit nominal sont de 1,7% du produit intérieur brut (PIB) cette année, 0,5% en 2013 et 0,1% en 2014.

L'économie italienne s'est contractée plus que prévu au deuxième trimestre, selon les chiffres préliminaires publiés mardi par l'agence nationale des statistiques, compliquant les efforts du gouvernement de Mario Monti sur le front de l'assainissement des comptes publics.

La fédération patronale Confindustria prévoit que l'économie se contractera de plus de 2,4% cette année, soit deux fois plus que la projection gouvernementale, fixée à -1,2%.

Dans ce contexte, les investisseurs s'inquiètent de la capacité de l'Italie à réduire sa dette publique, qui atteint 123% du PIB et ses coûts d'emprunt sur le marché grimpent non loin de niveaux jugés insoutenables sur le long terme.

Rome n'a toutefois pas l'intention de demander une aide européenne pour faire baisser ses coûts d'emprunt, répète Vittorio Grilli, comme le président du Conseil Mario Monti l'a assuré au début du mois.

Le ministre salue néanmoins les dernières annonces de la Banque centrale européenne (BCE), qui s'est dite disposée, à certaines conditions, à intervenir pour faire baisser les coûts de financement des pays fragilisés de la zone euro. Il enjoint à l'institution de préciser rapidement ses intentions à ce sujet.

"Les mesures de rééquilibrage annoncées par la BCE doivent être accélérées", plaide-t-il. "Nous pensons que les outils que la BCE mettra sur la table, une fois opérationnels, pourront considérablement atténuer les tensions" entre les Bunds allemands et les obligations souveraines des autres pays de la zone euro.

Steve Scherer, Natalie Huet pour le service français