(Précisions, déclaration de Renzi)

ROME, 8 avril (Reuters) - L'Italie a rappelé vendredi son ambassadeur en Egypte pour consultations à la suite de l'assassinat en début d'année d'un étudiant italien au Caire.

Le ministère italien des Affaires étrangères précise avoir rappelé l'ambassadeur Maurizio Massari afin d'examiner les mesures à prendre pour faire toute la lumière sur "l'assassinat barbare de Giulio Regeni".

Des représentants du parquet de Rome se sont entretenus jeudi et vendredi avec des enquêteurs égyptiens qui leur ont remis une partie mais pas tous les éléments de l'enquête qu'ils avaient demandés.

Giulio Regeni, 28 ans, avait disparu au Caire le 25 janvier. Son cadavre, portant des traces de torture, a été découvert le 3 février au bord d'une route dans un faubourg de la capitale égyptienne.

Regeni effectuait des recherches sur les syndicats indépendants en Egypte. Selon plusieurs ONG, les marques de torture retrouvées sur son corps laissent penser qu'il est mort aux mains des services de sécurité égyptiens, accusation fermement rejetée par les autorités.

Fin mars, ces dernières avaient annoncé la mort de plusieurs membres d'un gang criminel "spécialisé dans l'enlèvement d'étrangers" qui auraient été retrouvés en possession d'objets ayant appartenu à l'étudiant italien, dont son passeport.

L'Italie a dit ne pas croire à cette version et a insisté pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de l'assassinat de Regeni.

"Le rappel de l'ambassadeur pour consultation est la preuve que l'Italie respecte l'engagement qu'elle a pris vis-à-vis d'elle-même et de la famille de Regeni: nous n'arrêterons que lorsque nous saurons la vérité, l'exacte vérité", a déclaré à la presse le chef du gouvernement, Matteo Renzi.

Le président du Conseil a ajouté que les procureurs italiens avaient jugé "décevants" leurs entretiens avec les autorités égyptiennes.

L'Egypte examinera la situation "de manière approfondie" lorsque son équipe d'inspecteurs rentrera au Caire, a indiqué de son côté le porte-parole du ministère égyptien de l'Intérieur dans un communiqué laconique.

Selon lui, les autorités du Caire n'ont pas encore été officiellement informées du rappel de l'ambassadeur ni des raisons de ce rappel. (Steve Scherer, avec Michael Georgy au Caire, Guy Kerivel et Tangi Salaün pour le service français)