Dublin a refusé une ligne de crédit de précaution, le pays ayant suffisamment de capacités de financement pour faire face à ses coûts jusqu'en 2015. Aujourd'hui le gouvernement veut prouver aux investisseurs qu'il poursuivra une politique budgétaire rigoureuse, tout en donnant l'espoir à ceux qui ont souffert de la rigueur que le pire est derrière eux.

"Il s'agit de maintenir le cap. C'est une feuille de route pour l'économie irlandaise", a déclaré le Premier ministre Enda Kenny lors d'une conférence de presse. "Elle apportera des éléments de certitude pour la population irlandaise et pour les investisseurs dans notre pays."

"Le peuple irlandais a fait beaucoup de sacrifices pour permettre le redressement de l'Irlande. Nous allons nous assurer que les erreurs du passé ne seront pas répétées", a-t-il dit.

La semaine dernière, trois ans après avoir dû se résoudre à solliciter une aide internationale, l'Irlande est sortie du plan de renflouement financier piloté par le FMI et l'Union européenne.

Le gouvernement irlandais a maintenu sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) à 0,2% cette année et à 2% en 2014. Il s'attend à une croissance supérieure à 3% entre 2017 et 2020 - premières projections pour une période aussi éloignée - et a annoncé qu'il ramènerait sa dette à 93% du PIB en 2020 après le pic de 124% atteint cette année.

Le projet publié mardi montre que le prochain budget, qui prévoit deux milliards d'euros de hausse de la fiscalité et de baisse des dépenses, serait le dernier budget d'austérité d'une série qui a débuté en 2008 et aura représenté 20% du PIB annuel.

Dans une interview à Reuters, le ministre des Finances Michael Noonan a affirmé lundi que des recettes fiscales supérieures aux attentes cette année devraient permettre à l'Irlande de réduire davantage que prévu son déficit budgétaire et ouvrir la voie à moins d'austérité dans le budget 2014.

Le pays montre des signes de reprise, avec un taux de chômage ramené à 12,5% contre un pic de 15,1% en 2012. Le gouvernement table sur un taux de chômage à 8,1% d'ici 2020.

Tableau des prévisions macro-économiques:

Susan Fenton ; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison