Un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré lundi que la visite ne constituait pas une reconnaissance officielle par l'Iran de l'Afghanistan voisin gouverné par les talibans. Mais le ministre iranien des Affaires étrangères a critiqué les États-Unis au sujet des avoirs gelés.

"Les avoirs de l'Afghanistan bloqués par l'Amérique... devraient être utilisés à des fins humanitaires et pour améliorer les conditions de vie en Afghanistan", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian, selon une agence de presse locale, après sa rencontre avec le ministre afghan des Affaires étrangères par intérim, Amir Khan Muttaqi.

"Les combats de la courageuse nation afghane ont montré qu'aucune puissance étrangère ne peut occuper l'Afghanistan et y régner", a-t-il ajouté.

Les insurgés islamistes talibans purs et durs ont pris le contrôle de l'Afghanistan le 15 août, lorsque les forces américaines et étrangères se sont retirées après une présence de 20 ans pour soutenir le gouvernement de Kaboul, soutenu par l'Occident.

Depuis lors, les gouvernements étrangers se sont démenés pour trouver comment engager les talibans afin d'éviter un effondrement de l'économie et de la sécurité afghanes tout en évitant de reconnaître officiellement le nouveau gouvernement.

Les États-Unis, avec le soutien de certains autres gouvernements occidentaux, ont bloqué des milliards d'actifs de la banque centrale afghane détenus à l'étranger et ont maintenu les sanctions à l'encontre des membres des talibans, paralysant ainsi le secteur bancaire et accélérant l'effondrement économique.

Certains pays voisins multiplient les appels à la communauté internationale pour qu'elle prenne des mesures afin de faire face à une crise humanitaire qui se développe au milieu du rude hiver afghan.

Le porte-parole des talibans, Bilal Karimi, a déclaré que le ministre des affaires étrangères par intérim avait également rencontré à Téhéran Ahmad Massoud, chef en exil du Front national de résistance afghan (NRF).

Karimi a déclaré que les talibans avaient assuré à Massoud et à d'autres chefs de la résistance qu'ils pouvaient revenir dans le pays "sans tension", mais n'a pas fourni d'autres détails sur la réunion.

Massoud n'a pas pu être joint immédiatement pour un commentaire.

Le NRF s'est opposé à la prise de pouvoir des Talibans et de violents affrontements ont eu lieu depuis août entre les deux parties dans le bastion du mouvement de résistance de Panjshir, au nord de Kaboul.