En 2010, lorsque certains pays n'ont plus trouvé à se financer à des taux soutenables sur les marchés à cause de leur situation budgétaire, la zone euro n'avait d'autre choix que de réduire drastiquement ses dépenses et ses emprunts, a-t-il expliqué dans une interview à Reuters.

Cette politique nécessaire a précipité la zone euro en récession mais a permis à son déficit budgétaire d'ensemble de reculer à 3,5% du produit intérieur brut l'an dernier, contre 4,2% en 2011.

Le déficit de la zone euro devrait encore baisser à 2,8% cette année, ce qui représenterait une réduction de plus de moitié par rapport à ses niveaux de 2009 et 2010, quand il était à respectivement 6,3% et 6,2%.

"Dans la première phase de la crise, il était essentiel de restaurer la crédibilité de la politique budgétaire en Europe car cela était fondamentalement remis en cause par les forces du marché", a dit Olli Rehn.

"Il n'y avait pas le choix. Une action décisive a été menée. Maintenant que nous avons restauré la crédibilité à court terme, cela nous donne la possibilité d'emprunter une voie plus modérée pour l'ajustement budgétaire à moyen terme.

Le commissaire européen a aussi relevé que la Banque centrale européenne apportait sa contribution avec ses opérations de refinancement à long terme et son plan d'opérations monétaires sur titres (OMT) qui démontrent aux investisseurs son soutien indéfectible à l'euro.

"Nous structurons nos efforts pour remettre les finances publiques en ordre avec le temps, c'est une politique rationnelle dans la conjoncture actuelle", a poursuivi Olli rehn.

"La confiance du marché est là, comme on a pu le voir avec l'adjudication d'obligations espagnoles très réussie aujourd'hui -les rendements sont à leurs plus bas depuis 2010."

Le nouveau secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, ont plaidé pour une modération des mesures d'austérité dans certains pays d'Europe afin de ne pas aggraver la crise économique.

"Ils prêchent à des convertis", a assuré Olli Rehn, en assurant que l'Europe avait déjà ce souci l'an dernier en fixant ses objectifs de déficit pour 2013.

Véronique Tison pour le service français

par Jan Strupczewski