* Objectif: réduire la dette à 124% du PIB d'ici 2020

* Les taux d'intérêt seront ramenés de 150 à 50 pdb

* La BCE contribuera à hauteur de 11 milliards d'euros

par Jan Strupczewski

BRUXELLES, 27 novembre (Reuters) - Les ministres des Finances de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) sont tombés d'accord lundi soir sur un nouvel objectif de réduction de la dette grecque - 124% du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2020 -, qui pourrait permettre de débloquer une nouvelle tranche d'aide à la Grèce.

La réduction de la dette via une série de mesures supplémentaires représentera 20% du PIB, soit 40 milliards d'euros, a-t-on appris auprès de plusieurs responsables après une réunion d'une dizaine d'heures entre les bailleurs de fonds d'Athènes, la troisième en autant de semaines.

Pour y parvenir, les deux parties ont convenu de réduire les taux d'intérêt sur les prêts bilatéraux consentis à la Grèce de 100 points de base (pdb), à 50 pdb au-dessus des coûts de financement, une fois qu'Athènes aura atteint un excédent budgétaire primaire de 4,5% du produit intérieur brut, a déclaré une source au fait des discussions.

Les pays de la zone euro divergeaient jusqu'ici sur l'ampleur de la baisse: la France et l'Italie voulaient ramener le taux à 30 pdb; l'Allemagne et d'autres pays ne voulaient pas descendre en dessous de 90 pdb.

L'autre mesure acceptée lundi par les ministres des Dix-Sept est le reversement des profits réalisés par la Banque centrale européenne (BCE) sur les obligations souveraines grecques qu'elle a achetées à prix réduits. La contribution de la BCE sera de 11 milliards d'euros, indique-t-on de même source.

L'Eurogroupe et le FMI cherchent depuis plusieurs semaines un compromis pour rendre viable sur le long terme la dette grecque, qui devrait atteindre 190% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain.

Or, le déblocage de la nouvelle tranche du plan de sauvetage dont Athènes - qui a pourtant rempli toutes les conditions qui lui avaient été posées - a besoin dès décembre, est suspendu à l'obtention d'un accord.

En réaction à ces informations, l'euro a atteint un plus haut d'un mois contre le dollar, à $1,2992, selon les données Reuters. (Tangi Salaün et Catherine Monin pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)