Ce plan, qui prévoit des économies de 50 milliards d'euros d'ici 2013 et un déficit budgétaire ramené à 3% du produit intérieur brut (PIB) cette année-là, peine à convaincre les investisseurs, qui estiment notamment qu'il est basé sur des projection de croissance trop optimistes.

Le ministère de l'Economie a précisé que le déficit budgétaire représenterait 9,8% du PIB cette année, 7,5% en 2011 et 5,3% en 2012. Ces chiffres, répertoriés dans un document envoyé à la Commission européenne, représentent une aggravation du déficit de quelque deux points de pourcentage pour chacune de ces années par rapport à des estimations faites en septembre.

Ils sont calculés sur la base de projections de croissance, allant 1,8% pour 2011 à près de 3% pour les deux années suivantes, des hypothèses mises en doute par nombre d'observateurs.

"L'Espagne a fait de grands pas pour prendre toute la mesure du problème des déficits. Mais le gouvernement aurait dû être plus prudent dans ses prévisions de croissance, qui sapent la crédibilité du plan", a déclaré Tullia Bucco, économiste chez UniCredit.

Lors de la présentation de son plan la semaine dernière, le gouvernement espagnol a surpris les observateurs en donnant simplement une estimation de déficit budgétaire pour 2009 (11,4% du PIB) et l'objectif de 3% pour 2013, sans fournir de prévisions pour les années intermédiaires.

Pour dégager 50 milliards d'euros d'économies d'ici 2013, le gouvernement de José Luis Zapatero prévoit notamment de réduire les charges salariales de la fonction publique en gelant les recrutements.

Le gouvernement a aussi annoncé une réforme du système de retraites qui devrait faire passer l'âge légal de départ de 65 à 67 ans.

Après la Grèce, dont les difficultés financières pèsent sur l'euro depuis le début de l'année, certains intervenants redoutent que l'Espagne, mais aussi le Portugal, soient les prochains pays de la zone euro à se retrouver dans une impasse budgétaire.

"L'Espagne est sous le feu des projecteurs parce que le marché ne fait pas confiance au gouvernement pour prendre les mesures nécessaires", a déclaré Jose Garcia Zarate, économiste chez 4Cast.

Standard & Poor's, qui a réduit de "AAA" à "AA+" la note de la dette espagnole au début de 2009, a abaissé à "négative" sa perspective en décembre dernier.

La dette publique espagnole représente aujourd'hui environ 60% de son PIB, soit moitié moins que la dette publique grecque, et Madrid anticipe un pic à 74% en 2012.

Nigel Davies, version française Benoit Van Overstraeten, édité par Marc Angrand