LE CAIRE, 15 mai (Reuters) - L'Egypte a présenté dimanche un important programme de cessions d'actifs publics à des investisseurs privés dans le cadre d'un plan gouvernemental visant à se retirer complètement de certains secteurs de l'économie alors que le pays cherche à attirer 40 milliards de dollars d'investissements au cours des quatre prochaines années.

Le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouly a déclaré qu'il souhaitait que les investissements privés atteignent 65% du total du pays d'ici trois ans, contre environ 30% actuellement.

"Nous proposerons des projets au secteur privé dans les véhicules électriques, les centres de données, les réseaux pour le pétrole et le gaz et l'expansion des usines de liquéfaction de gaz, les tours de communication et l'énergie éolienne", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Le programme ouvrira également à terme à l'investissement privé des projets d'énergie renouvelable, des usines de dessalement, ainsi que des actifs éducatifs et bancaires.

Le gouvernement égyptien envisage depuis des années de vendre des actifs de l'État. Alors qu'il avait annoncé en 2028 des cessions de participations minoritaires dans 23 entreprises publiques, le programme a été retardé à plusieurs reprises en raison de marchés défavorables, d'obstacles juridiques et de problèmes de documentation financière des entreprises.

L'Egypte est confrontée à une hausse de son déficit budgétaire, à des coûts d'emprunt accrus et à une chute de sa monnaie, le tout aggravé par une facture d'importation de blé qui s'alourdit et par une baisse des recettes du tourisme consécutive à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le gouvernement publiera d'ici à la fin du mois un document décrivant les secteurs dont il se retirerait totalement ou partiellement ou dont il resterait propriétaire, a déclaré Moustafa Madbouly.

Le mois dernier, le président Abdel Fattah al-Sissi a ordonné au gouvernement d'élaborer un programme visant à attirer 10 milliards de dollars de "participation privée" par an au cours des quatre prochaines années.

Madbouly a déclaré que le gouvernement avait déjà identifié 9 milliards de dollars d'actifs qui seraient monétisés et 15 milliards de dollars supplémentaires dont il préparerait rapidement la mise sur le marché. (Reportage Momen Saeed Atallah, Yasmin Hussein et Moataz Mohammed, version française Benjamin Mallet)