ISRAËL-LE PROCUREUR GÉNÉRAL VEUT INCULPER NETANYAHU

JERUSALEM - Le procureur général israélien entend inculper le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le cadre de trois affaires de corruption, a annoncé jeudi dans un communiqué le ministère de la Justice qui confirme une information de la télévision israélienne.

Une audition aura lieu à une date non précisée, au cours de laquelle Netanyahu pourra contester les charges.

Les élections législatives sont prévues le 9 avril en Israël et Netanyahu brigue un quatrième mandat consécutif de Premier ministre. Le Likoud, son parti, a dénoncé une "persécution politique" et indiqué que le chef du gouvernement ferait une déclaration en début de soirée.

--- L'ONU DÉNONCE DE POSSIBLES CRIMES DE GUERRE ISRAÉLIENS À GAZA

GENEVE - Des enquêteurs des Nations unies ont déclaré jeudi que les forces de sécurité israéliennes avaient peut-être commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en abattant 189 Palestiniens et en en blessant plus de 6.100 autres, lors des manifestations du vendredi l'an dernier à la lisière de la bande de Gaza.

La commission indépendante ajoute disposer d'informations confidentielles sur ceux qu'elle pense être responsables de la mort de ces Palestiniens et demande à la justice israélienne de les poursuivre.

"Les forces de sécurité israéliennes ont tué et mutilé des manifestants palestiniens qui ne constituaient pas une menace imminente de mort ou de blessures graves pour autrui lorsqu'ils ont été visés, et qui ne participaient pas non plus directement à des hostilités", ont déclaré les enquêteurs dans leur rapport, qualifié de "théâtre de l'absurde" par les autorités israéliennes.

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PYONGYANG DIT AVOIR FAIT UNE PROPOSITION "RÉALISTE" À HANOÏ

SEOUL - La Corée du Nord a fait lors du sommet de Hanoï une proposition "réaliste" pour conduire à la dénucléarisation de la péninsule et bien qu'elle ait été jugée insuffisante par les Etats-Unis, elle ne changera sans doute pas en cas de nouvelles discussions, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie nord-coréenne.

Kim Jong-un a mis sur la table un arrêt permanent des essais nucléaires et des tests de missiles balistiques, ainsi que le démantèlement du complexe nucléaire de Yongbyon et de toutes ses capacités de production d'uranium et de plutonium contrôlées par les experts américains, a précisé Ri Yong Ho pendant une conférence de presse.

Pyongyang a demandé en contrepartie un allègement partiel des sanctions internationales, et non une levée totale, a-t-il poursuivi, contredisant les affirmations de Donald Trump. Les Etats-Unis ont refusé cette proposition et réclamé une autre mesure concrète en plus du démantèlement de Yongbyon, a ajouté le ministre nord-coréen.

Lors de sa conférence de presse à l'issue du sommet, Donald Trump a expliqué l'absence d'accord par le fait que Kim Jong-un avait réclamé, selon lui, une levée "totale" et immédiate des sanctions internationales et ajouté que cette demande était "inacceptable".

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ISLAMABAD APPELLE AU DIALOGUE AVEC L'INDE, MALGRÉ DES TIRS

NEW DELHI/SRINAGAR - Des tirs ont été échangés brièvement jeudi matin entre soldats pakistanais et soldats indiens le long de la ligne de démarcation au Cachemire, au lendemain d'incidents lors desquels des avions des deux camps ont été abattus et un pilote indien capturé par les Pakistanais.

Les Etats-Unis, la Chine et d'autres puissances mondiales ont appelé à la retenue les deux géants du sous-continent indien, entre lesquels la tension est fortement montée dans la foulée d'un attentat suicide à la voiture piégée qui a fait une quarantaine de morts parmi des auxiliaires de police indiens, le 14 février dans la partie du Cachemire contrôlée par l'Inde.

Quant au Premier ministre pakistanais, Imran Khan, il a appelé à la tenue de pourparlers.

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SÉNÉGAL-MACKY SALL RÉÉLU À LA PRÉSIDENCE AVEC 58% DES VOIX

DAKAR - Le chef de l'Etat sortant Macky Sall a remporté l'élection présidentielle de dimanche au Sénégal dès le premier tour avec 58% des suffrages, selon les résultats provisoires annoncés jeudi par la Commission de dépouillement du scrutin.

Le candidat de l'opposition, Idrissa Seck, est arrivé en deuxième position avec 21% des voix.

Macky Sall, 57 ans, critiqué par l'opposition et des associations de défense des droits de l'homme après l'exclusion des candidatures de deux opposants, était considéré comme favori du scrutin en raison de la croissance économique qui a accompagné son premier mandat.

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BARNIER-UN REPORT DU BREXIT DOIT SERVIR À TROUVER UNE ISSUE

VIENNE - Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, a souligné jeudi à Vienne qu'un éventuel report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne devrait servir à trouver une issue au Parlement de Westminster, non à repousser simplement le problème.

En visite dans la capitale autrichienne, il a invité les parlementaires britanniques à prendre leurs responsabilités, rappelant qu'il n'était pas question pour l'UE de modifier le "backstop" sur la frontière irlandaise ou de rouvrir l'accord de retrait déjà conclu.

Pour Michel Barnier, étendre la période de négociation est possible mais la question est de savoir "pour quoi faire". "Si la question est posée, les dirigeants européens diront 'pour quoi faire ?' et la durée de cette potentielle extension sera fonction de ce 'pour quoi faire'", a-t-il dit.

LE LABOUR SOUTIENT UN 2E REFERENDUM SUR LE BREXIT

LONDRES - Le Parti travailliste britannique soutiendra l'idée d'un nouveau référendum sur le Brexit, a déclaré le chef de file du Labour, Jeremy Corbyn, alors que le parlement a mis en échec la proposition des travaillistes sur une union douanière permanente avec l'Union européenne.

Alors que le Royaume-Uni doit théoriquement quitter l'Union européenne dans 29 jours, les dirigeants des deux principaux partis politiques britanniques ont été contraints ces derniers jours à prendre des virages sur la question du Brexit.

Jeremy Corbyn, qui avait voté contre l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'UE en 1975 et n'a soutenu qu'avec réticence, en 2016, l'idée du maintien du pays dans le bloc européen, a apporté mercredi soir un soutien ambigu à un nouveau référendum, en déclarant qu'il en défendrait l'idée tout en se battant pour la tenue de nouvelles élections législatives.

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LES GILETS JAUNES ONT FAIT PERDRE 0,2 POINT DE CROISSANCE

PARIS - Le ministre de l'Economie et des Finances a évalué jeudi à 0,2 point de croissance l'impact négatif cumulé pour l'économie française des perturbations enregistrées depuis le début du mouvement des "Gilets jaunes" mi-novembre.

"C'est un coût qui est très élevé, c'est de l'ordre de 0,2 point de croissance trimestrielle donc, c'est important", a déclaré Bruno Le Maire sur Public Sénat, alors qu'il était interrogé sur les répercussions des quinze samedis de mobilisation qui se sont succédé depuis la mi-novembre.

Le gouvernement français estimait jusqu'ici que l'impact de ce mouvement social avait amputé d'au moins 0,1 point la croissance du quatrième trimestre 2018, ce qui représente environ 2,5 milliards d'euros.

Au quatrième trimestre 2018, la croissance de l'économie française a été de 0,3%, soit sur l'ensemble de l'année une croissance de 1,5%, en net ralentissement par rapport à celle de 2,3% constatée en 2017, selon la deuxième estimation publiée jeudi par l'Insee.

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MACRON POURSUIT SA LENTE REMONTÉE DANS L'OPINION

PARIS - La cote de confiance d'Emmanuel Macron a progressé de deux points et s'établit désormais à 26%, selon la dernière livraison du baromètre mensuel de Kantar Sofres-One point pour Le Figaro Magazine parue jeudi.

C'est le troisième mois consécutif de hausse pour le chef de l'Etat qui retrouve son niveau de la fin octobre, soit avant le début de la crise des "Gilets jaunes".

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LE CONSEIL D'ETAT SAISI SUR LE FICHIER DES MINEURS ISOLÉS

PARIS - Dix-neuf associations ont annoncé jeudi qu'elles saisissaient le Conseil d'Etat pour contester la légalité d'un nouveau fichier national recensant les mineurs étrangers isolés, instauré en janvier par un décret lié à la loi asile et immigration.

La Cimade, Médecins du Monde, mais aussi l'organe des Nations unies pour l'enfance, l'Unicef, et la Ligue des droits de l'homme espèrent "obtenir rapidement la suspension de ce texte et à terme, son annulation".