AL AYADIYA, Irak, 28 août (Reuters) - Les forces irakiennes étaient confrontées lundi à une résistance plus forte que prévue des combattants de l'Etat islamique (EI) à Al Ayadiya, ultime secteur de la poche de Tal Afar encore sous le contrôle des djihadistes.

Après avoir repris au cours du week-end la totalité de la ville de Tal Afar, dernier bastion urbain de l'EI en Irak, entre Mossoul et la frontière syrienne, les forces de Bagdad pensaient en avoir pratiquement fini avec l'opération de reconquête du nord-ouest du pays lancée il y a environ un an.

Mais les djihadistes qui ont fui Tal Afar se sont regroupés à Al Ayadiya, au nord-ouest de la ville, où ils livrent une bataille acharnée aux troupes gouvernementales ralenties par la présence de nombreux engins explosifs et de tireurs embusqués, ont dit à Reuters des responsables de l'armée.

"Quatre kamikazes au volant de véhicules bourrés d'explosifs ont attaqué nos troupes sous la couverture de tirs de snipers. Nous avons dû ralentir notre progression pour limiter nos pertes", raconte le lieutenant-colonel Salah Karim.

L'issue de la bataille ne fait guère de doute car les combattants de l'EI, totalement encerclés par l'armée et les milices paramilitaires chiites qui participent à l'offensive, n'ont nulle part ou aller. Mais leur résistance retarde un peu la proclamation de la victoire présentée ce week-end comme imminente par les autorités de Bagdad.

"Nos services de renseignement nous disent que les combattants les plus jusqu'au-boutistes de Daech ont fui à Al Ayadiya", indique le l'officier irakien, selon lequel les djihadistes ont tenté de gagner la Syrie mais en ont été empêchés par les frappes aériennes et les forces déployées entre Tal Afar et la frontière.

"Ils n'ont plus rien à perdre. Ils vont se battre jusqu'au dernier", prédit-il.

L'armée irakienne et ses alliés occidentaux estimaient à environ 2.000 le nombre de djihadistes retranchés à Tal Afar au début de l'opération de reconquête il y a une semaine. On ne sait pas combien d'entre eux se sont repliés à Al Ayadiya mais un journaliste de Reuters a vu de nombreuses motos avec l'insigne de l'EI abandonnées à l'entrée de la ville. (Thaier Al-Soudani, Kawa Omar et Ahmed Rasheed; Tangi Salaün pour le service français)