PARIS (Agefi-Dow Jones)--Aux niveaux actuels des Bourses, toute correction un peu appuyée suscite l'inévitable question : la fin de la grande vague de hausse est-elle en vue ? Risquons cette fois encore une réponse négative : le recul actuel s'apparente plutôt à une consolidation tardive et des plus salutaires.

Certes, de nombreux signes de fébrilité sont perceptibles sur le marché. La volatilité fait un retour remarqué à Wall Street, et certains actifs particulièrement risqués, comme les junk bonds, subissent une correction amplement méritée.

Il est vrai encore que le recul des indices ces huit derniers jours paraît plus accentué que de coutume, au moins en Europe et au Japon. Mais quand on le rapporte au chemin parcouru depuis un an, on est conduit à relativiser.

La baisse récente cumulée avoisine 4% mais l'Eurostoxx 50 affiche toujours une solide hausse de 16,3% sur un an, soit un peu moins que le CAC 40 (+16,9% selon FactSet). A Wall Street, où le S&P 500 résiste mieux, le compteur sur un an affiche un impressionnant 18% tandis que celui du Nikkei japonais indique 23%.

Que la nervosité revienne après de telles performances n'a en soi rien de surprenant ni, a fortiori, d'inquiétant. Car du côté des fondamentaux, hors le risque géopolitique toujours présent, les facteurs justifiant des valorisations élevées demeurent. Inflation très faible, taux très bas, croissance solide, installée ou en reprise, résultats des entreprises satisfaisants… constituent toujours la toile de fond pour les investisseurs.

Pour autant, si le scénario d'un vrai marché baissier paraît prématuré, la probabilité pour que les boursiers saisissent tous les prétextes pour prendre leurs bénéfices ne fera qu'augmenter d'ici la fin de l'année.

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: ECH

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