BERLIN, 26 avril (Reuters) - L'Allemagne ne veut pas d'une réouverture disparate des lieux touristiques en Europe dans le cadre du déconfinement et souhaite une réponse continentale coordonnée, déclare le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas dans une interview publiée dimanche.

"Une course européenne à celui qui autorisera le premier les séjours touristiques conduira à des risques inacceptables", estime le chef de la diplomatie allemande dans cet entretien accordé au Bild am Sonntag.

"Nous avons déjà vu ce qu'un foyer d'infection dans un lieu touristique populaire peut avoir comme conséquence dans les pays d'origine des touristes. Cela ne doit pas se reproduire", ajoute Heiko Maas, par allusion à la station de ski autrichienne d'Ischgl, où de nombreux touristes allemands, norvégiens ou islandais auraient été infectés au nouveau coronavirus.

Les autorités locales ont été accusées d'avoir réagi beaucoup trop tard au fur et à mesure qu'il est apparu que le virus s'était répandu dans les bars et restaurants de l'"Ibiza des Alpes" pendant un mois avant le placement de la station en quarantaine le 13 mars dernier.

L'Autriche a levé cette semaine ses mesures de confinement dans trois des stations de ski les plus réputées du pays, dont Ischgl, située aux confins de l'Italie, la Suisse et l'Allemagne, plusieurs jours avant la date d'expiration initialement fixée.

Vienne souhaite une reprise progressive des activités touristiques, en autorisant notamment l'entrée de visiteurs allemands, plutôt que d'attendre la réouverture officielle des frontières entre pays membres.

Pour Heiko Maas, l'Europe doit s'entendre sur des critères communs de liberté de circulation "aussi vite que possible, mais de manière aussi responsable que nécessaire".

"Nous ne devons pas réduire à néant les succès de ces dernières semaines gagnés au prix de durs efforts", dit-il.

Selon une étude de l'Association du tourisme allemand DRV, 60% des agences de tourisme et tour opérateurs du pays sont directement menacés de mettre la clé sous la porte et 80% d'entre eux ont demandé une aide de l'Etat. (Emma Thomasson, version française Jean-Stéphane Brosse)