BERLIN, 2 mars (Reuters) - Kevin Kühnert, dirigeant du mouvement de jeunesse du Parti social-démocrate allemand (SPD) et chef de file du "non" à l'accord de coalition négocié avec les conservateurs d'Angela Merkel, est optimiste sur l'issue de la consultation des 464.000 adhérents du parti.

Les résultats de ce vote postal seront connus dimanche.

Dans une interview accordée vendredi à Reuters, le dirigeant des "Jusos", le mouvement de jeunesse du SPD, a affirmé que ses contacts et discussions avec des adhérents le rendaient confiant.

"Je suis optimiste quant à notre capacité à remporter ce vote", a dit Kevin Kühnert, précisant avoir parlé à quelque 8.000 adhérents dans le cadre de sa campagne "NoGroKo" contre une nouvelle "grande coalition" avec le bloc CDU-CSU de la chancelière.

"Il existe une immense opposition à une grande coalition au sein du SPD", a-t-il ajouté.

Jeudi, la ministre social-démocrate de l'Environnement, Barbara Hendricks, a estimé au contraire que les adhérents du SPD allaient valider cette nouvelle "große Koalition" avec les conservateurs, tablant même sur une victoire du oui autour de 60%.

Un sondage publié mercredi, avec les réserves d'usage pour ce corps électoral particulier que constituent les membres d'un parti, donnait une courte majorité de 56% en faveur d'une nouvelle grande coalition.

Après une première expérience dans les années 1960, ce type de gouvernement a été renouvelé entre 2005 et 2009 puis entre 2013 et 2017, une législature qui s'est terminée pour le SPD par une déroute avec 20,5% des suffrages aux élections législatives du 24 septembre dernier.

Kühnert s'appuie sur ce cinglant désaveu dans les urnes - qui a aussi frappé le bloc CDU-CSU, en recul de près de neuf points en quatre ans - pour expliquer que les électeurs ne veulent plus d'une grande coalition et qu'une nouvelle expérience de ce type ne ferait qu'accélérer le déclin du SPD.

Un rejet par les adhérents du SPD de l'accord ouvrirait la porte à de nouvelles élections ou à la mise en place d'un gouvernement minoritaire, une première dans l'Allemagne de l'après-guerre et un risque pour la stabilité de la première puissance économique européenne.

Mais Kühnert assure qu'une nouvelle "GroKo" ne serait pas davantage un facteur de stabilité.

(Michelle Martin et Holger Hansen Henri-Pierre André pour le service français)