Koweït (awp/afp) - Le syndicat koweïtien des travailleurs du secteur pétrolier a mis fin mercredi à une "grève totale" entamée dimanche et annoncé la reprise du travail dans une volte-face qui a fait repartir les cours du brut à la baisse.

"Par respect et loyauté envers l'émir (chef de l'Etat, ndlr), nous avons décidé de mettre fin à la grève totale", a déclaré le syndicat, dans un communiqué, en précisant que les employés retournaient au travail à 04H00 GMT (07H00 locales).

"Nous faisons confiance à l'émir (...) pour la protection des droits des travailleurs pétroliers", a ajouté le texte posté sur le compte Twitter du syndicat.

Cette décision surprise est intervenue quelques heures seulement après une déclaration contraire du même syndicat, affirmant que la grève se poursuivrait "jusqu'à ce que nos revendications soient satisfaites", c'est-à-dire que les autorités abandonnent un plan visant à réduire les salaires et les avantages des travailleurs.

Pour justifier sa volte-face, le syndicat a affirmé que la grève avait remporté "un grand succès" en permettant de faire passer un message aux autorités, à qui il demande toutefois de ne pas sanctionner les grévistes.

La grève des employés du secteur pétrolier au Koweït, membre clé de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep), avait fait chuter la production de moitié et alimenté une nette hausse des cours mardi, alors qu'il y a actuellement une surabondance de l'offre.

Mais les prix du pétrole ont recommencé à baisser mercredi en Asie après la fin de la grève. Vers 03h45 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 97 cents à 40,11 dollars dans les échanges électroniques en Asie.

La production de pétrole du Koweït a été assurée à moitié mardi, avec 1,5 million de barils, et les raffineries de l'émirat ont traité 520.000 barils, au lieu de 930.000 avant la grève.

Lors d'une interview télévisée mardi soir, le ministre koweïtien par intérim du Pétrole avait appelé les ouvriers à reprendre le travail et à ouvrir des négociations avec les autorités.

"Nous ne pouvons pas nous asseoir à la table de négociations alors que la grève se poursuit. Retournez au travail et venez aux négociations", avait dit Anas al-Saleh, qui détient également le portefeuille des Finances.

Il avait souligné que les autorités n'avaient encore mis en oeuvre aucune décision concernant les salaires du secteur pétrolier.

afp/rp