KIEV/PARIS (Reuters) - L'Ukraine est disposée à prendre les décisions nécessaires pour mettre fin au conflit dans le Donbass, dans l'est du pays, lors d'un nouveau sommet en "format Normandie" avec la Russie, la France et l'Allemagne, a déclaré mardi le président ukrainien Volodimir Zelenski.

"Il est temps de convenir d'une fin du conflit, et nous sommes prêts à prendre les décisions nécessaires durant un nouveau sommet des dirigeants des quatre pays", a-t-il dit dans un communiqué.

Le secrétaire général de la présidence ukrainienne, Andreï Yermak, a fait savoir dans le même communiqué que Kiev souhaitait un accord sur des mesures comme la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu et des échanges de prisonniers supplémentaires.

Alors que les discussions en "format Normandie" sont tombées dans l'impasse en novembre dernier, du fait de divergences avec la Russie sur la marche à suivre, Moscou a depuis lors déployé quelque 100.000 soldats près de la frontière avec l'Ukraine, alimentant chez les Occidentaux la crainte d'une offensive.

Le Kremlin assure ne pas vouloir envahir l'Ukraine et demande aux Occidentaux des garanties sécuritaires, notamment l'assurance que l'Otan, menée par les Etats-Unis, ne s'élargira pas vers l'Est.

Moscou voit d'un mauvais oeil le soutien occidental apporté à Kiev et considère comme une "ligne rouge" une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'Alliance transatlantique.

De hauts diplomates français et allemands se sont rendus la semaine dernière à Moscou pour discuter de moyens de relancer les négociations en "format Normandie".

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s'est par ailleurs rendu lundi à Kiev.

Un représentant de l'Elysée a déclaré mardi à des journalistes qu'il était optimiste sur la tenue ce mois-ci d'une réunion à haut niveau ministériel après que l'Ukraine a laissé entendre qu'elle pourrait effectuer des gestes politiques pour sortir de l'impasse.

Moscou, via son négociateur en chef Dimitri Kozak, et Kiev, par la voix de la présidence, ont donné leur feu vert à la reprise des pourparlers, a indiqué le représentant français.

S'exprimant sous couvert d'anonymat, il a fait savoir que des "difficultés demeurent". "Nous ne nous faisons pas d'illusions, mais nous pensons que nous pouvons organiser d'ici fin janvier une première réunion en format Normandie entre conseillers", a-t-il dit.

(Reportage Pavel Polityuk à Kiev et John Irish à Paris; version française Jean Terzian)