(Actualisé avec déclarations Kerry)

KABOUL, 9 avril (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en visite inopinée en Afghanistan, a plaidé samedi pour le maintien d'un accord d'unité nationale conclu en 2014 entre le chef de l'Etat Ashraf Ghani et le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah après une élection présidentielle controversée.

Le chef de la diplomatie américaine, qui se trouvait vendredi en Irak, a exprimé son soutien au gouvernement d'Ashraf Ghani affaibli par des rivalités politiques internes, un ralentissement économique et la résurgence des taliban dont l'influence n'a jamais été aussi forte depuis leur chute en 2001.

John Kerry, qui a rencontré Ashraf Ghani, vainqueur de la présidentielle de 2014, a rappelé son attachement à l'accord passé par ce dernier avec Abdullah Abdullah, battu au second tour du scrutin.

Les deux hommes ont convenu en septembre 2014 d'un partage du pouvoir considéré par certains comme une simple période de transition de deux années, devant prendre fin en septembre prochain.

Le texte prévoyait la création d'une assemblée spéciale ("loya jirga") qui devait siéger pendant deux années afin d'amender la Constitution.

Le texte ne mentionne toutefois aucune date butoir à la durée de l'accord et laisse la porte ouverte à sa poursuite, sous une forme ou sous une autre, jusqu'à la fin du mandat de cinq ans confié à Ashraf Ghani.

"En aucune manière, l'accord ne prévoit une fin particulière", a dit Kerry s'exprimant devant la presse en compagnie d'Ashraf Ghani.

Un mouvement d'opposition proche de l'ancien chef de l'Etat Hamid Karzaï tente de faire pression pour revenir dans le jeu et avoir son mot à dire sur l'avenir politique du pays.

Selon des responsables de l'Otan, les forces de sécurité afghanes n'exercent un contrôle complet que sur 70% du territoire.

Les Etats-Unis ont prévu de diviser par deux leur présence militaire dans le pays, le nombre de personnels devant passer de 9.800 actuellement à 5.500 au début de 2017.

Le général John Nicholson, nouveau commandant des forces américaines en Afghanistan, doit présenter aux autorités fédérales à Washington des recommandations sur cette question en juin.

John Kerry a précisé que Barack Obama suivra en ce domaine les recommandations des responsables militaires présents sur le terrain.

(Arshad Mohammed et James Mackenzie; Henri-Pierre André et Pierre Sérisier pour le service français)