CITE DU VATICAN, 5 février (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera reçu ce lundi par le pape François au Vatican pour des entretiens qui seront centrés sur la question de Jérusalem.

Le chef de l'Eglise catholique et le dirigeant turc, qui se sont opposés par le passé, ont en revanche trouvé un terrain d'entente face à la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la ville sainte comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis, actuellement à Tel-Aviv.

Tous deux, qui se sont entretenus par téléphone après l'annonce de Trump au mois de décembre, ont publiquement critiqué ce tournant de la diplomatie américaine et estimé que le statut de Jérusalem devait être préservé.

Avant de quitter la Turquie pour l'Italie dimanche soir, Erdogan a souligné que les Etats-Unis s'étaient isolés sur la question de Jérusalem, dont l'annexion de la partie orientale par Israël n'a jamais été reconnue par les Nations unies.

"Le statut de Jérusalem est une question centrale pour les musulmans comme pour les chrétiens, et le pape comme moi-même sommes engagés dans la protection du statu quo", a déclaré Erdogan dans une interview accordée au quotidien italien La Stampa.

"Nous devrions prendre des mesures pour préserver ce statu quo, sécuriser les lieux saints des trois religions et protéger les droits des Palestiniens. Il est essentiel que le pape continue d'envoyer des messages en ce sens", ajoute-t-il dans cet entretien mis en ligne dimanche soir.

Erdogan, qui sera le premier président turc à se rendre au Vatican en 59 ans, et le pape devraient également discuter de la situation en Syrie, où des soldats turcs opèrent depuis le mois dernier contre les miliciens kurdes, et en Irak ainsi que de l'aide humanitaire et des réfugiés.

Des manifestations hostiles au président turc sont attendues à Rome, où 3.500 policiers ont été mobilisés. (Daren Butler avec Crispian Balmer à Rome; Henri-Pierre André pour le service français)