Après dix ans de lutte et trois campagnes olympiques, Pyeongchang espère enfin apporter des milliards de dollars à l'économie sud-coréenne, qui est déjà la quatrième en Asie.

Une étude menée par l'Institut de recherche de Hyundai estime à 65 milliards de won (42,5 milliards d'euros) les effets des investissements, dépenses et consommations exceptionnelles à venir dans la perspective des JO.

A la Bourse de Séoul, l'action Seunghwa Premium Construction Co a bondi jusqu'au plafond de 15% de hausse quotidienne: l'entreprise du bâtiment pourrait participer à la construction d'une autoroute entre Seoul et Pyeongchang.

Hyundai Cement, propriétaire d'un centre de tourisme de luxe dans la province de Gangwon, où se trouve Pyeongchang, a aussi atteint la limite des 15%. Kangwon Land, propriétaire de casinos, à gagné 9,5%.

Le vote du Comité international olympique (CIO), à une écrasante majorité, est un triomphe pour les grandes entreprises sud-coréennes qui ont largement soutenu Pyeongchang.

Le comité de candidature était dirigé par Cho Yang-ho, PDG de Korean Air Lines. L'unique représentant de la Corée du Sud au CIO est le PDG de Samsung, Lee Kun-hee.

"NOUVEAUX HORIZONS"

Faisant campagne sur le thème de "Nouveaux Horizons", PyeongChang a mis en avant le fait que la forte croissance économique et démographique de l'Asie ces dernières dizaines d'années offrait un nouveau marché pour les sports d'hiver.

La Corée du Sud espère aussi que l'évènement servira de détonateur pour resserrer les liens avec la Corée du Nord. Les deux pays restent théoriquement en guerre depuis la trêve qui a conclu le conflit de 1950-1953. La tension qui prévaut sur la péninsule est un frein au développement économique.

"C'est un grand jour pour la Corée du Sud et la Corée du Nord", a déclaré le Ministre de l'Unification, Hyun In-teak. Il s'exprimait sur un centre d'entraînement militaire situé à Hwacheon, à 30 minutes de la frontière nord-coréenne, lors d'une cérémonie d'accueil de transfuges qui affluent du Nord.

Pour de nombreux habitants de la région de Pyeongchang, les JO d'hiver représentent l'occasion d'insuffler un peu de vie à la ville et montrer une meilleure image de leur pays.

"Je pense que ça va servir l'image de marque de la Corée", dit Kim Young-soo, 39 ans, qui dirige un magasin de lubrifiants dans la ville voisine de Chuncheon. "La Corée est encore considérée comme un endroit où il est plus difficile de faire des affaires que dans les autres pays en développement."

Kim faisait partie de la foule qui a fêté l'obtention des Jeux à Alpensia, un des futurs sites des JO d'hiver.

Des moines en robe et des milliers de soldats en treillis se sont mêlés aux patriotes qui brandissaient le drapeau national et des ballons "claquettes" très populaires dans les stades sud-coréens frappés du logo "Nouveaux Horizons".

La Corée du Sud a accueilli les JO d'été en 1988, à Séoul, et a co-organisé la Coupe du monde de football avec le Japon en 2002.

Thomas Nasri pour le service français, édité par Jean Paul Couret et Gilles Trequesser