Rome (awp/afp) - La production industrielle en Italie a poursuivi sa hausse en février, une bonne nouvelle pour la coalition populiste au pouvoir, contrainte mardi de revoir drastiquement à la baisse ses prévisions de croissance pour 2019.

La production a progressé de 0,8% sur un mois, après une augmentation de 1,9% en janvier (BIEN 1,9%, chiffre révisé), qui avait mis fin à quatre mois consécutifs de baisse, a indiqué mercredi l'Institut national des statistiques (Istat).

Cette donnée positive "est en contradiction avec notre idée selon laquelle la récession en Italie a continué au premier trimestre et pourrait soutenir une reprise plus forte qu'attendu de la croissance du PIB dans la première partie de l'année", a commenté Nicola Nobile, économiste chez Oxford Economics.

"Je lis enfin une bonne nouvelle, l'industrie italienne relève la tête: +0,8% en février par rapport à janvier et +0,9% par rapport à (février) 2018. Très bien", s'est félicité le vice-Premier ministre Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite), l'un des deux partis de la coalition au pouvoir.

La veille au soir, son gouvernement avait été contraint d'abaisser sa prévision de croissance pour 2019, tablant désormais sur une hausse de 0,2% du produit intérieur brut (PIB) contre 1% précédemment, dans un contexte de ralentissement mondial et face à une demande atone.

Le PIB ne devrait ensuite croître que de 0,8% en 2020 et 2021 (contre respectivement 1,8% et 1,5% estimés auparavant).

Le Fonds monétaire international (FMI) a lui aussi abaissé mardi sa prévision, tablant désormais sur une hausse du PIB italien de 0,1% cette année, contre 0,6% lors de ses prévisions de janvier. Et certains experts ou organisations sont encore plus pessimistes, comme Oxford Economics ou l'OCDE qui prévoient un recul respectivement de 0,1% et de 0,2%.

Conséquence, le gouvernement a relevé mardi soir ses prévisions de déficit public, à 2,4% du PIB en 2019, ce qui risque de déclencher un nouveau bras de fer avec Bruxelles.

Ce chiffre est en effet exactement celui que la coalition avait fixé initialement l'an passé et auquel la Commission s'était vivement opposée. Rome avait finalement accepté de le réduire à 2,04% après d'âpres et longues discussions.

Tout en se félicitant de la reprise de la production industrielle, l'importante association de consommateurs Codacons a estimé que ces chiffres, certes "encourageants", "ne suffisaient pas à clamer victoire et ne déterminaient pas la fin de la crise pour l'industrie italienne".

"La différence du dernier trimestre par rapport aux trois mois précédents est encore négative", avec une baisse de 0,3%, a-t-il souligné, en notant que pour sortir de la crise "la consommation des familles jouerait un rôle essentiel".

En février, sur un mois, l'indice a progressé fortement dans le secteur des biens de consommation (+3,2%), un peu moins pour les biens d'équipement (+1,1%) et les biens intermédiaires (+0,2%) et baissé dans le secteur de l'énergie (-2,4%).

Sur un an, l'indice a grimpé aussi fortement dans le secteur des biens de consommation (+4,7%) et un peu moins pour les biens d'équipement (+1,5%). Il a baissé en revanche fortement dans l'énergie (-4,1%) et un peu moins pour les biens intermédiaires ((-1,1%).

Les activités ayant connu la plus forte baisse sur un an sont la fabrication de coke et de produits pétroliers raffinés (-13,9%) tandis que l'industrie textile, de l'habillement et des accessoires a connu la plus forte hausse, avec +11,7%.

afp/buc