Milan (awp/afp) - La croissance de l'Italie, troisième économie de la zone euro, pourrait dépasser 5% cette année et renouer avec les niveaux d'avant la pandémie de coronavirus d'"ici le troisième trimestre 2022", a estimé mardi le ministre de l'Economie Daniele Franco.

"Une reprise du PIB de 5% ou plus semble désormais réalisable" en 2021, a-t-il déclaré dans un discours devant l'assemblée de l'Association des banques italiennes.

Jusqu'à présent, le gouvernement de Mario Draghi misait sur un rebond de la croissance de 4,5%, en intégrant l'effet des mesures de son plan de relance de 222,1 milliards d'euros financé en grande partie par des fonds européens.

M. Draghi a indiqué à plusieurs reprises que cette prévision pourrait être revue à la hausse, notamment grâce à la campagne vaccinale, la réouverture des commerces et la reprise progressive du tourisme.

Quant au deuxième trimestre, "les estimations internes indiquent une croissance économique proche de 2%", a précisé M. Franco.

"La consommation pourrait donner une impulsion importante à la croissance à partir du troisième trimestre", a relevé le ministre.

La croissance de l'Italie devrait atteindre autour de 5% en 2021 et rester "soutenue" pendant les deux prochaines années, a confirmé le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco.

"La croissance se renforcera de manière décisive dans la seconde moitié de l'année", et "permettra une récupération de plus de la moitié de la chute du PIB enregistrée en 2020", soit 8,9%, a-t-il estimé, s'exprimant également devant l'Association des banques.

L'Institut national de la statistique avait relevé début juin son estimation de croissance pour le premier trimestre à +0,1% au lieu d'un recul de 0,4% publié fin avril.

"L'incertitude reste élevée", a toutefois constaté Ignazio Visco, mettant en garde contre des "retards dans la mise en oeuvre des mesures" du plan national de relance, qui risqueraient d'avoir "des effets négatifs sur la confiance des entreprises et des ménages".

Il a également pointé les fragilités de quelques petites banques italiennes "qui peinent à s'adapter à l'évolution" du contexte économique. "Il n'est pas exclu de voir surgir des crises dans un avenir proche", a-t-il prévenu.

afp/al