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MILAN, 3 juin (Reuters) - Le nouveau gouvernement italien, composé du Mouvement 5 Etoiles (M5S) et de La Ligue (extrême droite), va revenir sur la réforme du code du travail introduite en 2015 par le gouvernement de centre gauche de Matteo Renzi.

Cette annonce a été faite dimanche par le chef de file du M5S, Luigi di Maio, ministre du Travail et de l'Industrie.

La réforme introduite en 2015 levait certaines restrictions sur les licenciements dans les grandes entreprises tout en accordant des incitations fiscales temporaires à l'emploi de salariés suivant des dispositions moins protectrices pour ces derniers.

"Non seulement les gens n'ont pas de sécurité de l'emploi pour se marier, mais ils n'ont pas de sécurité de l'emploi pour réserver leurs vacances", a déclaré Di Maio dans un message sur Facebook.

L'ancien président du Conseil italien Matteo Renzi avait mené en 2015 une réforme du code du travail sur la promesse qu'elle créerait des emplois et mettrait fin à la précarité de la grande majorité des jeunes employés.

Les grandes entreprises avaient accueilli avec satisfaction l'allègement fiscal et la simplification des procédures de licenciement. Les résultats de cette politique au cours des deux dernières années ont été contrastés : si des emplois ont été créés, la plupart l'ont été sous contrats temporaires ce que la réforme visait à combattre.

Si la population active s'est accrue en Italie, ce n'est pas en raison d'une hausse de l'emploi des jeunes mais par un effet mécanique du report de l'âge de départ à la retraite. Le taux de chômage était à 11,2% en avril.

"Si nous voulons renforcer l'économie, nous devons réduire les incertitudes et l'une des raisons à ces incertitudes est la loi sur le travail", a dit Di Maio. "La loi Travail doit être revue", a-t-il poursuivi sans fournir de détails.

Lors d'une réunion de son parti pour fêter sa nomination samedi soir, Luigi di Maio a affirmé qu'il prendrait les mesures nécessaires pour créer des emplois et pour imposer un salaire minimal convenable.

Selon certains économistes, plus qu'une réforme de la loi Travail, l'Italie a besoin d'investissements dans l'éducation et la technologie avec, comme en Allemagne, des liens plus étroits entre les établissements scolaires et universitaires et les entreprises.

(Agnieszka Flak; Pierre Sérisier pour le service français)