JERUSALEM, 4 février (Reuters) - Benjamin Netanyahu a assuré dimanche qu'Israël n'était pas prêt à accepter n'importe quel accord à tout prix pour libérer les otages israéliens encore détenus par le Hamas palestinien, sur fond de tensions au sein de sa coalition gouvernementale.

"Comme je l'ai souligné devant le cabinet de sécurité, nous n'accepterons pas n'importe quel accord, et pas à n'importe quel prix", a déclaré le Premier ministre israélien avant le conseil des ministres.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, du parti d'extrême droite Force juive, a menacé cette semaine de quitter le gouvernement si un accord "irresponsable" devait être conclu pour la libération des plus de 100 otages, alors que le Hamas étudie une proposition de cessez-le-feu mise au point par Israël et les Etats-Unis.

Force juive compte six élus sur les 64 sièges contrôlés à la Knesset par la coalition de formations de droite et d'extrême droite et de partis religieux au pouvoir, sur les 120 sièges que compte au total le Parlement israélien.

Itamar Ben Gvir et un autre partenaire ultranationaliste de la coalition, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, du Parti sioniste religieux, réclament de faire partie du cabinet de guerre formé après le 7 octobre par Benjamin Netanyahu avec des formations centristes.

Ils prônent une offensive sans relâche dans la bande de Gaza et la réimplantation de colonies juives dans le territoire palestinien dont Israël s'est retiré en 2005.

Dans une interview au Wall Street Journal, Itamar Ben Gvir a critiqué la politique du président américain Joe Biden à l'égard d'Israël et ouvertement souhaité la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle de novembre prochain.

"Au lieu de nous soutenir, Biden est occupé à donner de l'aide humanitaire et du carburant [à Gaza], qui va au Hamas", a dit le ministre israélien. "Si Trump était au pouvoir, l'attitude américaine serait totalement différente."

"Je n'ai pas besoin d'aide pour gérer nos relations avec les Etats-Unis et la communauté internationale, tout en défendant fermement nos intérêts nationaux", a répondu dimanche Benjamin Netanyahu, alors que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken entame une nouvelle tournée diplomatique dans la région. (James Mackenzie, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)