BAGDAD, 14 août (Reuters) - Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi a donné vendredi son approbation à une refonte du système judiciaire de son pays après un appel lancé en ce sens par le chef religieux de la communauté chiite en Irak, l'ayatollah Ali Sistani.

Cette initiative du chef du gouvernement irakien intervient après l'adoption par le parlement irakien d'un ambitieux projet de réformes institutionnelles présenté par Abadi afin de lutter contre la corruption et améliorer l'efficacité de l'administration dépendante des quotas religieux ou communautaires.

Dans son entreprise, Haïdar al Abadi a obtenu un soutien d'importance, vendredi, celui de l'ayatollah Sistani, personnalité religieuse dont peu de représentants politiques oseraient contester l'autorité en Irak.

Ces réformes entendent répondre au mécontentement d'une partie de la population irakienne qui a manifesté à Bagdad et dans plusieurs villes du sud du pays contre la corruption et contre la mauvaise gestion des services publics marquée par des coupures d'électricité récurrentes.

Dans un sermon prononcé vendredi, Ali Sistani a appelé à une profonde refonte du système judiciaire qui constitue, selon lui, "l'un des aspects les plus importants du processus de réformes".

"Il n'est pas possible de parvenir à une véritable réforme sans cela", a-t-il jugé dénonçant la corruption qu'il estime avoir gagné l'appareil judiciaire.

Quelques heures après ce sermon, le Premier ministre Abadi a annoncé que l'administration judiciaire allait être l'objet "de mesures radicales visant à garantir le prestige et l'indépendance de la justice, à lui permettre de combattre la corruption et à enraciner les principes de la justice parmi les citoyens".

Le message publié sur Twitter ne précise pas quelles dispositions envisage de prendre le chef du gouvernement.

(Saif Hameed; Pierre Sérisier pour le service français) ;))