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(Easybourse.com) Votre groupe, spécialiste des emballages et de la chimie de spécialité, vient de publier une baisse de 10,9% de son chiffre d'affaires en 2009. Un commentaire sur ce résultat ?
On ne peut pas être satisfait d'une année où le chiffre d'affaires a baissé de 14% à taux de changes constants, même si nous avons préservé l'essentiel, à savoir notre marge brute d'autofinancement (ndlr : celle-ci s'est élevée à 10,9% du chiffre d'affaires au premier semestre).

Au premier semestre, nous avons enregistré une chute de 23% de nos ventes, ce qui est énorme pour un métier lié à la consommation comme le nôtre. Du reste, la consommation n'a pas tant chuté que cela, mais nous avons été victimes du phénomène de déstockage de la part de nos clients.

D'une façon générale, l'amont de la production industrielle a souffert davantage que la consommation.

Heureusement, l'inversion de tendance a été réelle au quatrième trimestre. A périmètre et taux de change constant, nous y avons réalisé le plus gros chiffre d'affaires de l'année. Les entreprises ont reconstitué leurs stocks au cours des deux derniers mois de l'année, ce qui est encourageant pour la suite.

Quel a été l'impact de cette baisse de chiffre d'affaires sur vos marges ?
La marge opérationnelle est restée positive au premier semestre (+4,4%), elle le sera certainement sur l'année. Nous devrions être dans les mêmes ordres de grandeurs qu'au premier semestre.

Cette résistance est liée bien sûr aux mesures de réduction de coûts que nous avons engagées très rapidement, à l'instar d'autres entreprises industrielles : réduction du travail temporaire, de déplacement et de sous-traitance, fermeture de sites (chômage partiel), non-remplacement des départs. Nous n'avons toutefois pas eu recours à un plan de licenciement.

A combien estimez-vous le bénéfice net ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Il faudra pour cela attendre la publication de nos résultats le 10 mars prochain. Toutefois, il ne vous a pas échappé que nous avons décidé de maintenir un dividende (ndlr : le groupe versera un acompte de 0,50 euro par action fin janvier). C'est donc qu'il y a aura un bénéfice, ce qui est une bonne nouvelle compte tenu du contexte. Il y a dix ans, un tel choc sur notre chiffre d'affaires aurait certainement entraîné des pertes.

Quelles sont vos prévisions de chiffre d'affaires pour 2010 ?
L'année 2010 ne peut pas être inférieure à 2009. En toute logique, nous devrions retrouver une croissance du chiffre d'affaires, mais nous sommes incapables, tout comme nos clients, de faire une prévision précise.

La croissance devrait venir essentiellement des emballages de cosmétique-parfumerie  qui ont connu une baisse inouïe en 2009. Nos clients (ndlr : de grandes marques de luxe) ont lancé de nouveaux produits pour 2010 - mascaras, parfums, etc. Nous misons particulièrement sur les Etats-Unis.

Quid des pays émergents ?
Nos produits sont peu adaptés aux pays en développement. Nous vendons un peu en Chine par le biais de L'Oréal, mais nous n'envisageons pas d'implantation là-bas. Nous restons concentrés sur les Etats-Unis où nous avons fait d'importants investissements ces dernières années.

Le marché des lampes basse consommation, où vous êtes présents via votre division de chimie de spécialité, tient-il toutes ses promesses ?
Nous sommes surtout présents sur le marché de l'éclairage urbain à basse consommation. Or, on observe que les collectivités publiques ont reporté leurs investissements dans ce domaine en attendant des jours meilleurs.

Nos clients attendaient beaucoup de ce marché dès 2009, nous avions doublé la capacité de notre usine pour cela, or le rythme de développement est plus lent que prévu. Il est très difficile de dire quand ce marché va décoller, mais le début d'année est plutôt encourageant.

Propos recueillis par François Schott

- 13 Janvier 2010 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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