Didier Lamouche, ex-PDG du groupe informatique français Bull et de l'équipementier télécoms STEricsson, a présenté jeudi cette dénomination et les ambitions de son groupe sur l'île Seguin, aux portes de Paris à Boulogne-Billancourt, seul sur scène au milieu d'effets spéciaux, dans un show rappelant les "keynotes" des géants de la Silicon Valley.

"Quand vous créez une marque comme ça, c'est un événement qui n'arrive qu'une fois. Ce n'est pas que pour moi et le management, c'est aussi pour les 14.000 salariés : il y a deux cultures à rassembler et il faut qu’ils oublient le passé pour se projeter dans le futur", a-t-il expliqué à des journalistes à l'issue de la présentation.

A la manoeuvre, le fonds d'investissement Advent, qui accompagne Oberthur depuis 2011. Advent détient 95% du capital d'Idemia (Bpifrance ayant le solde) et n'a jamais caché sa vocation à se désengager une fois l'intégration terminée, d'ici deux ans au plus tôt.

L'issue la plus probable pour Advent sera alors une mise en Bourse, quelques années après une tentative en 2015 de réintroduire Oberthur sur la place de Paris, abandonnée pour cause de conditions de marché défavorables.

"Mais d'abord, on est focalisé sur l'intégration et sur le fait de mettre les équipes ensemble", a souligné Didier Lamouche.

L'acquisition finalisée le 31 mai pour 2,4 milliards d'euros de Safran Identity & Security par OT réunit en effet deux entreprises très différentes : un spécialiste de la sécurité numérique comparable à Gemalto et une ex-division sécurité du groupe d'aérospatiale et de défense Safran, qui a achevé ainsi son recentrage sur son coeur de métier.

La nouvelle société, dont Marwan Lahoud, ex-responsable de la stratégie d'Airbus, préside le conseil de surveillance, réalise un chiffre d'affaires annuel de 2,8 milliards d'euros et s'appuie sur près de 1.400 brevets déposés.

Idemia compte disposer ainsi d'une taille critique au moment où l'accélération de la digitalisation de l'industrie nécessite une sécurisation accrue des données confidentielles.

Le groupe précise ainsi dans un communiqué qu'il sécurise les moyens de paiement et les transactions des institutions financières, les dispositifs de mobilité des opérateurs télécoms et les objets connectés.

Idemia fait partie des prestataires qui gèrent l'activation à distance de la carte SIM intégrée dans la montre iWatch d'Apple, a cité en exemple Didier Lamouche.

Le groupe, qui cherche aussi à renforcer les contrôles d'identité et la protection des lieux publics, teste notamment des prototypes de systèmes d'embarquement automatisé des passagers dans les aéroports (eGate), une carte biométrique de paiement de nouvelle génération (FCode) et des dispositifs de sécurité pour les voitures connectées de demain.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Cyril Altmeyer