LE CAIRE, 7 avril (Reuters) - Des heurts ont éclaté dimanche dans le centre du Caire entre musulmans et chrétiens à l'issue des obsèques de quatre coptes tués lors de violences confessionnelles ce week-end à El Khessous, au nord de la capitale égyptienne, a rapporté un témoin.

Selon l'agence de presse officielle Mena, 17 personnes ont également été blessées lors d'affrontements à l'issue de la cérémonie funèbre organisée dans la cathédrale copte Saint-Marc. La télévision publique a diffusé des images de policiers antiémeutes tirant des grenades lacrymogènes pour disperser la foule.

Cette dernière s'est répandue dans les rues au cri de "Nous nous sacrifierons pour la croix avec notre sang et notre âme!". Un témoin a raconté que certains jeunes coptes avaient commencé à lancer des pierres sur les forces de l'ordre. Ils ont détruit six voitures particulières et en ont incendié deux autres, incitant les riverains musulmans du quartier à leur lancer des pierres.

Les affrontements entre la majorité musulmane et la minorité copte, estimée à dix pour cent environ de la population, se multiplient depuis la chute du régime Moubarak en février 2011 et l'avènement d'un exécutif élu dominé par les Frères musulmans.

Le président Mohamed Morsi, issu de la confrérie islamiste, s'est engagé à défendre les droits des coptes, qui se plaignent d'être marginalisés à tous les échelons de la société égyptienne, notamment dans les sphères du pouvoir.

La présidence n'a pas attendu pour condamner les affrontements d'El Khessous, provoqués selon des témoins par des graffiti badigeonnés par des enfants coptes sur le mur d'un institut religieux musulman.

Dimanche pourtant, la foule copte du Caire qui a assisté aux obsèques a appelé à la démission du président Mohamed Morsi et de ses alliés islamistes, certains au cri de "Le sang des coptes n'est pas gratuit, Morsi, espèce de scélérat !"

(Ulf Laessing; Jean-Loup Fiévet pour le service français)