10 octobre (Reuters) - Les Etats-Unis et le Canada devraient prendre le commandement d'une "force d'intervention rapide" pour faire face à l'insécurité croissante en Haïti, sous l'emprise de gangs armés, a déclaré l'ambassadeur d'Haïti aux États-Unis.

"Nous souhaitons voir nos voisins, comme les États-Unis, comme le Canada, prendre l'initiative et agir rapidement", a déclaré Bocchit Edmond lundi lors d'un entretien téléphonique.

Des gangs armés bloquent un terminal pétrolier (Varreux) près de Port-au-Prince depuis le mois dernier, paralysant les transports et contraignant les entreprises et les hôpitaux à interrompre leurs activités, au moment même où le pays est confronté à une nouvelle épidémie de choléra.

Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a lancé la semaine dernière un appel à la communauté internationale afin qu'elle dépêche une force armée sur l'île, où les forces de l'ordre, en nombre insuffisant, sont dépassées.

Les États-Unis ont déclaré samedi qu'ils examinaient la demande d'Haïti, tandis que le ministère canadien des Affaires étrangères a déclaré vendredi que 19 pays membres de l'Organisation des États américains s'étaient engagés à aider les Haïtiens dans cette crise.

Pour Bocchit Edmond, la vie même du chef du gouvernement est en jeu. Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné en 2021.

Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a formulé par lettre au Conseil de sécurité des propositions pour un soutien renforcé à la sécurité en Haïti.

(Reportage de Brian Ellsworth à Miami ; version française Dina Kartit, édité par Sophie Louet)