ATHENES, 16 janvier (Reuters) - Le parti de la gauche radicale grecque Syriza creuse l'écart en tête des intentions de vote à un peu plus d'une semaine des élections législatives anticipées du 25 janvier, selon deux sondages diffusés vendredi.

Le parti d'Alexis Tsipras, qui veut renégocier la dette grecque et alléger la politique d'austérité, est donné vainqueur du scrutin avec une avance comprise entre 3,8 et 4,6 points sur le parti Nouvelle démocratie du Premier ministre conservateur sortant Antonis Samaras.

Le sondage réalisé par l'institut Metron Analysis à paraître samedi dans le quotidien Parapolitika crédite Syriza de 35,4% des voix contre 30,8% pour Nouvelle démocratie.

Son avance de 4,6 points est en progression par rapport à la précédente enquête du même institut, qui la mesurait alors à 4,1 points.

Le sondage réalisé par l'institut Rass donne pour sa part le parti de Tsipras en tête avec 29,6% des intentions de vote, soit 3,8 points de plus que la formation de Samaras, contre 3 points dans la précédente enquête de l'institut, parue mardi.

En tenant compte de la prime de 50 députés allouée au parti arrivant en tête des élections, Syriza obtiendrait 147 des 300 députés du Parlement, échouant à quelques sièges de la majorité absolue, d'après les calculs de Metron Analysis.

Il lui faudrait alors négocier un accord de gouvernement avec un partenaire de coalition. Les deux instituts donnent le nouveau parti To Potami (la rivière), formation centriste nouvellement créée, en troisième position, avec 6,1 à 7,1% des intentions de vote, un score comparable à sa performance aux élections européennes de mai dernier.

Son fondateur, l'ancien journaliste de télévision Stavros Theodorakis, veut être la formation qui conduira "les grands partis à prendre la bonne direction, en évitant de tomber dans l'extrême droite et dans une politique anti-européenne" et se dit prêt à négocier tant avec Syriza qu'avec Nouvelle démocratie. (voir )

Les élections grecques sont suivies de très près par les partenaires européens d'Athènes, qui redoutent qu'une victoire de Syriza ne relance la crise de la dette grecque.

Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a exclu vendredi l'hypothèse d'une nouvelle restructuration de la dette publique grecque.

"C'est hors de question", dit-il dans cette interview à paraître samedi. "Les responsables politiques grecs, ajoute-t-il, doivent aussi veiller à ne pas faire avant les élections des promesses qu'ils ne pourront en fait pas tenir après." (voir ) (Renee Maltezou; Marc Angrand et Henri-Pierre André pour le service français)