ATHENES, 20 septembre (Reuters) - Les responsables de la "troïka" des bailleurs de fonds de la Grèce pourraient quitter Athènes samedi sans disposer d'un accord définitif sur les 11,7 milliards d'euros d'économies budgétaires qu'ils réclament, a-t-on appris jeudi de plusieurs responsables grecs.

L'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), qui forment la troïka, ont rejeté certaines mesures proposées par le gouvernement d'Antonis Samaras, empêchant la signature d'un accord pourtant indispensable avant le déblocage de la prochaine tranche d'un plan d'aide de 31,5 milliards d'euros.

"Nous aimerions disposer aujourd'hui d'un plan finalisé, mais c'est difficile", a dit un haut responsable grec qui a requis l'anonymat. "Les dirigeants de la troïka vont partir à la fin de cette semaine ou au début de la semaine prochaine. D'ici-là, nous devrions avoir un accord sur 95% des mesures."

Un autre responsable a déclaré que les responsables de la troïka partiraient samedi.

L'UE, la BCE et le FMI exigent des coupes supplémentaires dans les traitements et les retraites ainsi que la fin du tabou empêchant le licenciement de fonctionnaires.

Le gouvernement d'Antonis Samaras assure de son côté que la réduction des dépenses de fonctionnement lui permettra d'éviter les coupes demandées par la troïka, sans convaincre pour l'instant ses interlocuteurs.

PAS D'ACCORD AU SEIN DE LA COALITION

Même si aucun accord définitif n'est conclu d'ici samedi, cela ne voudra pas dire que l'examen du plan par le parlement grec sera retardé, a précisé le deuxième responsable grec.

Les députés sont censés approuver le plan avant la prochaine réunion des ministres des Finances de l'Eurogroupe, le 8 octobre à Luxembourg.

La Grèce a reconnu que les discussions avec la troïka étaient "difficiles" et des responsables ont rapporté que les discussions menées mercredi avaient été marquées par "des moments de tension".

La troïka avait initialement rejeté des mesures censées dégager quatre milliards d'euros d'économies sur un total prévu de 11,7 milliards mais Athènes a depuis annoncé un accord sur un total de 9,5 milliards. Le ministre des Finances, Yannis Stournaras, a de nouveau évoqué ce montant jeudi.

Parallèlement, les discussions entre Antonis Samaras et les partis de la coalition gouvernementale restent tendues: une réunion jeudi entre le Premier ministre et ses alliés de gauche n'a pas permis de dégager un compromis sur les coupes budgétaires et les pourparlers ont été interrompus jusqu'à la fin de la semaine.

"La troïka doit arrêter de s'en prendre au peuple grec", a dit Fotis Kouvelis, responsable du petit parti de la Gauche démocratique. "Le peuple a ses limites."

Le plan d'austérité, étalé sur les deux prochaines années, doit entre autres toucher les dépenses de santé, de défense et de protection sociale. (Lefteris Papadimas, Marc Angrand pour le service français)