Nous nous sommes basés sur le document de Chainalysis qui a récemment fourni un rapport qui détaille les flux de cryptomonnaies en fonction des zones géographiques sur l’année 2021. Chainalysis est une plateforme de données blockchain qui fournit des données, des logiciels, des services et des recherches aux agences gouvernementales, aux bourses, aux institutions financières et aux compagnies d’assurance et de cybersécurité dans plus de 60 pays. Alors sans grande surprise, et vous l’avez déjà peut-être probablement deviné, c’est bien le pays de l’Oncle Sam, et de loin, qui a drainé les principaux gains à travers le globe en 2021. 

Avant de passer au graphique, vous devez sûrement vous poser une question : “comment est-il possible de calculer les gains en crypto au sein d’un pays”. Chainalysis le prévient dans son document, il s’agit d’estimations, mais la méthodologie utilisée est la suivante :

Total des gains réalisés sur chaque actif = Valeurs en dollars de tous les retraits - valeurs de tous les dépôts. 

La différence entre les deux reflète ainsi les gains réalisés sur les différentes adresses crypto domiciliées dans chaque pays. 

Pour bien comprendre, prenons un exemple : 

Jack est un américain habitant dans le Wisconsin et Jack a voulu changer de vie en investissant sur le bitcoin. Il a tout simplement investi tout ce qu’il avait : il a tout hypothéqué jusqu’à sa dernière chemise sur l’actif numérique, soit l'équivalent de 200 000$. Il est retourné vivre chez sa mère en attendant de transformer son capital en mine d’or numérique.

Six mois plus tard, Jack se retrouve avec 400 000 dollars en bitcoins. Il ne peut pas encore changer de vie mais il ne supporte plus sa mère. Il décide de retirer son capital et ses plus-values mais finalement Jack ne peut pas vivre la vie de pacha en même si il a doublé son capital initial. Dans le cadre de la méthodologie de Chainalysis, voici comment serait calculer les transactions de Jack :

Valeur du dépôt : 200 000$
Valeur du retrait : 400 000$
Gains réalisés : 200 000$

Ainsi, tous les individus qui ont réalisé des gains, comme Jack, sont additionnés afin de réaliser une estimation des gains réalisés dans chaque pays. Je vous vois venir en me disant : “Mais les pertes sont-elles déduites aussi  ?”. Oui les pertes sont déduites dans les calculs de Chainalysis car effectivement, sinon, l’enquête n’aurait pas de sens. Allez, trêve de suspense et place au graphique. 

Comme évoqué précédemment, c’est donc bien les Etats-Unis qui trustent le classement des gains réalisés en crypto par pays. Ils représentent 46,96 milliards de dollars, soit 28,86% des gains totaux réalisés dans le monde en 2021. Cocorico ! Nous sommes bel et bien dans le top 10 de ce classement en se positionnant huitième. 

Notons également que des pays ayant des PIB relativement faibles se retrouvent en haut de ce classement. Par exemple, l’Ukraine se retrouve 40ème au classement des pays les plus riches du monde (PIB = 576 milliards de dollars) alors que dans le cadre des gains réalisés en crypto, elle se retrouve 13ème, avec 2,8 milliards de dollars réalisés par les utilisateurs. 

La République tchèque est un autre exemple, qui se retrouve 47ème au rang du PIB (PIB = 460 milliards de dollars) mais 19ème pour les gains réalisés en cryptomonnaies à 1,9 milliard de dollars.

Quels actifs sont les plus plébiscités ? 

C’est inédit. L'éther a généré plus de gains que le bitcoin en 2021 avec respectivement 76,3 milliards de dollars générés pour l’ETH et 74,7 milliards de dollars pour le BTC (soit 2,12% de plus). L'éther a suscité beaucoup d'intérêt notamment avec la montée en puissance de la finance décentralisée (DeFi) tout au long de l’année étant donné que la plupart des protocoles et des applications décentralisées (Dapps) sont implémentés sur la blockchain Ethereum. 

Si cette année 2021 a été particulièrement bullish (jargon anglo-saxon pour dire “haussier”) pour les cryptomonnaies dans le sillage des indices boursiers, l’année 2022 commence bien moins positivement. Nous avons de grandes chances de ne pas surpasser les performances de l'année précédente en 2022 dans le cadre des gains réalisés en cryptomonnaies. Si nous regardons de plus près les volumes d’échanges sur Ethereum et Bitcoin, nous observons que les utilisateurs se laissent porter par le contexte macroéconomique et géopolitique morose qui ne comporte pas, intrinsèquement, de catalyseurs haussiers actuellement.

 

Volumes d'échanges hebdomadaires sur Bitcoin et Ethereum
Source : Kaiko


Rendez-vous l’année prochaine pour un nouvel état des lieux des gains réalisés par pays sur l’année 2022.