BAGDAD, 11 février (Reuters) - Les forces de sécurité irakiennes ont utilisé samedi des gaz lacrymogènes contre plusieurs milliers de partisans du religieux chiite Moktada al Sadr qui manifestaient à Bagdad pour demander des réformes, près de la zone verte, secteur sécurisé où sont installés le gouvernement et les ambassades, ont rapporté des témoins.

Des images retransmises en direct à la télévision montrent de jeunes hommes en train de s'enfuir en courant tandis que de la fumée blanche remplit la place Tahrir dans le centre de la capitale.

Plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées sur cette place pour demander un remaniement de la commission qui supervise les élections avant un vote provincial prévu en septembre.

La police anti-émeute a eu recours aux gaz lacrymogènes quand ils ont tenté de se diriger vers la zone verte. Les partisans de Sadr avaient pris d'assaut ce quartier l'an dernier à l'issue de heurts violents avec les forces de sécurité.

Moktada al Sadr soupçonne les membres de la commission électorale d'être inféodés à son adversaire l'ancien Premier ministre Nouri al Maliki, chiite lui-aussi et l'un des plus proches alliés de l'Iran en Irak.

Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi a appelé les manifestants à rester calmes et à "respecter la loi".

Moktada al Sadr est ouvertement hostile à la présence américaine au Proche-Orient tout en ayant parallèlement une relation difficile avec les groupes politiques irakiens alliés à l'Iran. (Karim Rahim et Saïf Hamid; Danielle Rouquié pour le service français)