(Répétition titre)

* Députés de gauche et droite d'accord pour renforcer l'arsenal

* L'UMP pousse pour une grande loi

* Le gouvernement ne veut pas tomber dans le tout sécuritaire

PARIS, 13 janvier (Reuters) - Les députés de tous bords s'accordent pour renforcer l'arsenal antiterroriste après les attentats de Paris mais la gauche écarte des mesures d'exception s'inspirant du "Patriot Act" américain alors que la droite réclame une grande loi.

Le Premier ministre Manuel Valls a dit mardi devant l'Assemblée qu'il ne souhaitait pas tomber dans le tout sécuritaire qui amènerait à prendre des mesures liberticides. (voir l'encadré sur les mesures envisagées )

"Travaillons ensemble pour rendre nos dispositifs de lutte contre cette internationale du crime sous prétexte religieux toujours plus efficaces, sans a priori, mais sans rien sacrifier à nos libertés", a expliqué Bruno Le Roux.

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée a également appelé à travailler en amont "pour que notre société ne fabrique pas en son sein ces égarés de la République".

Le président du groupe UMP, Christian Jacob, a estimé en revanche qu'il ne fallait pas hésiter à prendre des mesures exceptionnelles, quitte à restreindre les libertés publiques.

"A circonstances exceptionnelles, il faut aussi une loi exceptionnelle que nous devons voter sans trembler. Pour que les choses soient claires, si nous devions, pour un moment, restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns, il faudra le faire", a-t-il dit.

PECRESSE VEUT UN PATRIOT ACT

Le "patron" des députés UMP propose notamment de condamner durement les personnes qui consultent de manière habituelle des sites internet qui font l'apologie du terrorisme et de "censurer les sites et les chaînes de télévision qui véhiculent la haine".

Valérie Pécresse, ancienne ministre UMP du Budget, a prôné "bien entendu un Patriot Act à la française". Il faut une réponse ferme et globale", a-t-elle indiqué sur Europe 1.

Philippe Vigier, le président du groupe UDI (centriste) a estimé que l'on devait "poser toutes les questions et y apporter toutes les réponses, sans angélisme ni querelles politiciennes".

"Nous devrons faire le choix politique de donner plus de moyens techniques et financiers à notre sécurité intérieure et de nos armées, et être impitoyables face à ceux qui répandent la haine sur les réseaux sociaux", a-t-il dit.

Philippe Vigier estime que la classe politique doit également "poser la question du retour en France de ceux qui sont partis faire le djihad" en Irak et en Syrie.

Barbara Pompili, la co-présidente du groupe écologiste, a mis en garde contre un Patriot Act.

"Retenons de l'expérience américaine post-11 septembre que la restriction des libertés publiques ne s'est pas accompagnée d'un renforcement de la sécurité", a-t-elle dit.

Pour le Front de gauche, André Chassaigne a estimé que le peuple français souhaitait "légitimement voir sa sécurité garantie sans pour autant en appeler à une réponse purement sécuritaire qui mettrait, in fine, en péril nos libertés auxquelles il est tant attaché". "Un patriot act à la française n'est pas la solution", a-t-il dit. (Emile Picy, avec Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)