Contrôlée à 40% par GDF Suez, 30% par Total et 30% également par Hellman & Friedman, GTT a fait savoir que le groupe pétrolier et le fonds d'investissement devraient partiellement sortir du capital lors de l'introduction en Bourse, tandis que le groupe électrique et gazier maintiendra sa participation.

Alors que GTT laisse entendre que l'opération devrait le valoriser au-delà de 1,1 milliard d'euros, une source proche d'un des actionnaires avait indiqué en juin, lorsque Reuters avait révélé le projet, que sa valeur pourrait s'établir entre 1,3 et 1,8 milliard.

La société a annoncé lundi avoir procédé à la première étape de son introduction sur le marché réglementé de NYSE Euronext à Paris avec l'enregistrement de son document de base auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Selon les délais habituels pour ce type d'opération, GTT pourrait recevoir le visa de l'AMF en février et faire effectivement son entrée en Bourse une quinzaine de jours plus tard.

Basée à Saint-Rémy-Lès-Chevreuse (Yvelines), GTT compte parmi ses principaux clients des groupes de construction navale sud-coréens et chinois.

Elle intervient dans quatre secteurs: la conception de système de confinement dans les méthaniers (76% des ventes en 2012), les FPSO (unités flottantes de production, stockage et déchargement de GNL), les FSRU (unités flottantes de stockage et regazéification) et les réservoirs terrestres.

Les technologies de GTT équipent aujourd'hui 74% de la flotte des méthaniers en service dans le monde, soit 270 navires sur 366, et étaient programmées pour 93% des méthaniers commandés dans le monde à fin septembre.

NOUVELLE POLITIQUE DE DIVIDENDE

Son PDG Philippe Berterottière a souligné lors d'une conférence de presse que le rachat de 30% de GTT par Hellman & Friedman en 2008 avait valorisé GTT à hauteur de 1,1 milliard d'euros mais que la conjoncture n'était alors pas favorable, en raison notamment de l'émergence du gaz de schiste aux Etats-Unis qui rendait le GNL importé nettement moins compétitif.

La société mise toutefois aujourd'hui sur le développement des exportations de gaz de schiste des Etats-Unis, ainsi que sur un durcissement des réglementations sur les émissions de gaz polluants, qui devrait inciter les armateurs à investir dans des systèmes de propulsion par GNL.

GTT souligne en outre que sa technologie, qui s'applique à même la coque des méthaniers, permet d'optimiser les espaces de stockage et de réduire les coûts de construction des navires, à hauteur de 10% à 15% par rapport à des méthaniers à sphères.

Ses membranes ne représentent toutefois que 4% des quelque 210 à 215 millions de dollars que coûte un méthanier à membrane.

GTT a réalisé un chiffre d'affaires de 157 millions d'euros au cours des neuf premiers mois de 2013, contre 89 millions en 2012, pour une marge de résultat brut d'exploitation de 67% (contre 54% en 2012).

Son résultat net s'est établi à 87 millions d'euros à fin septembre (contre 40 millions en 2012) et devrait atteindre 110 millions sur l'ensemble de l'année.

GTT a historiquement distribué l'intégralité de ses résultats sous forme de dividendes, et indique qu'elle aura pour objectif à partir de 2014 de verser à ses actionnaires au minimum 80% du bénéfice distribuable.

La société affiche en outre une trésorerie nette de 76 millions d'euros à fin septembre.

Elle comptait 101 commandes à la même date, soit 441 millions d'euros de chiffre d'affaires sécurisés sur la période 2014-2017.

GTT s'attend pour les exercices 2015 et 2016 à un niveau de ventes "comparable" à celui qui sera atteint en 2013, soit 215 millions d'euros, et prévoit de recevoir entre 270 et 280 commandes de méthaniers entre 2014 et 2023.

Au 30 septembre 2013, GTT employait 344 personnes, dont plus de 200 ingénieurs.

Edité par Dominique Rodriguez

par Benjamin Mallet