Londres (awp/afp) - Les ventes au détail au Royaume-Uni ont fléchi en juillet, subissant notamment le contre-coup de l'Euro de football, tandis que les finances publiques ont continué de lentement s'améliorer, selon des chiffres dévoilés vendredi par le Bureau national des statistiques (ONS).

Malgré leur baisse de 2,5% sur un mois en juillet, après une progression de 0,2% (chiffre révisé en baisse) en juin, les ventes au détail reste toujours à un niveau plus élevé qu'avant le déclenchement de la crise sanitaire.

Elles sont encore en progression de 5,8% par rapport à février 2020, soit avant la pandémie.

"Après la hausse liée à l'Euro de football en juin, les ventes au détail sont tombées en juillet à leur plus bas niveau depuis que les magasins ont rouvert en avril, mais restent bien au-dessus de leur niveau pré-pandémie", résume Jonathan Athow, statisticien à l'ONS.

Les ventes ont reculé de 1,5% en juillet dans l'alimentaire, après un bond en juin lié à cette compétition de football où l'Angleterre a brillé en se hissant jusqu'en finale.

En outre, la levée de la quasi-totalité des restrictions en juillet a pu pousser les Britanniques à aller davantage aux restaurants, au détriment des supermarchés.

Les ventes au détail ont également été tirées vers le bas par les magasins d'occasion, ou ceux spécialisées dans l'informatique et les télécoms.

De même, les ventes de carburant ont reculé de 2,9%, le premier mois de baisse depuis février 2021, sous l'effet des fortes pluies qui se sont abattues sur le pays, les Britanniques préférant limiter les sorties en voiture.

Par ailleurs, l'ONS a annoncé que le déficit public avait atteint 78 milliards de livres au cours des quatre premiers mois de l'année budgétaire décalée (soit avril à juillet).

C'est 61,6 milliards de moins que la même période en 2020, quand le gouvernement avait dû dépenser sans compter pour maintenir l'économie à flot pendant les premiers mois de la crise sanitaire.

Cette baisse s'explique en grande partie par une nette hausse des rentrées fiscales, grâce à la reprise économique et à la levée des restrictions.

La dette public atteignait elle 2.216 milliards à fin juillet, soit 98,8% du produit intérieur brut (PIB), un sommet depuis 1962.

"Notre reprise après la pandémie est bien engagée, grâce à l'énorme soutien apporté par le gouvernement", a souligné le ministre des Finances Rishi Sunak, dans un communiqué.

"Mais les derniers 18 mois ont eu un énorme impact sur notre économie et nos finances publiques et de nombreux risques demeurent", selon lui.

Lors de l'exercice budgétaire 2020-2021 (achevé en mars), le déficit public a atteint 298 milliards de livres, soit 14,2% du PIB, le ratio le plus élevé depuis 1946.

afp/jh