Londres (awp/afp) - Le taux de chômage au Royaume-Uni est légèrement monté à 4,4% lors de la période de trois mois achevée fin décembre, sa première hausse depuis 16 mois, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Le taux de chômage était de 4,3% lors de la période de septembre à novembre. C'est la première fois depuis août 2016 que ce taux augmente. Il avait atteint dernièrement ses plus bas niveaux depuis 1975 et reste encore néanmoins à un niveau particulièrement bas.

Entre octobre et décembre, 32,15 millions de personnes travaillaient dans le pays, soit 88.000 de plus qu'entre juillet et septembre, et le taux d'emploi atteignait en conséquence le niveau élevé de 75,2%. Quelque 1,47 million de personnes étaient au chômage dans le même temps, 46.000 de plus que lors du trimestre précédent.

"La petite hausse du chômage devrait faire réfléchir la Banque d'Angleterre. Même si une donnée ne constitue pas une tendance à elle seule, elle mérite qu'on la surveille de près", a commenté Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Les données publiées mercredi sont globalement en deçà des attentes des analystes sondés par Bloomberg.

Les salaires (bonus compris) ont augmenté pour leur part de 2,5% en comparaison annuelle, ce qui signifie qu'ils ont baissé de 0,3% en terme réel, l'inflation ayant été supérieure.

La paie réelle des Britanniques diminue depuis de longs mois à cause de la dépréciation de la livre sterling consécutive à la décision de quitter l'Union européenne. Cette dévalorisation de la monnaie renchérit les importations britanniques, notamment de produits alimentaires, ce qui pèse in fine sur le portefeuille des consommateurs.

"Des données en provenance d'experts en ressources humaines et de la Banque d'Angleterre montrent que les accords salariaux sont en hausse en ce début d'année. En conséquence, la progression des salaires d'une année sur l'autre devrait bientôt atteindre 3%", a expliqué Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics.

Si ceci se confirme, cela pourrait non seulement soulager le portefeuille des consommateurs mais aussi inciter la Banque d'Angleterre (BoE) à relever son taux directeur. Lors de sa dernière réunion de politique monétaire début février, la BoE a prévenu déjà que son resserrement monétaire, débuté en fin d'année dernière, pourrait être plus marqué si l'économie continuait de s'améliorer.

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