Londres (awp/afp) - Le taux de chômage au Royaume-Uni a baissé à 4,3% sur la période de trois mois terminée fin juillet, contre 4,4% à fin juin, son plus bas niveau depuis 1975, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

L'institut a aussi publié les chiffres de l'évolution des salaires, qui ont augmenté de 2,1% pendant la même période de mai à juillet sur un an, primes comprises, soit un peu moins que prévu par les économistes qui anticipaient une hausse plus vigoureuse de 2,3% d'après un consensus établi par Bloomberg.

Lors de la période de mai à juillet, le pays comptait 1,46 million de chômeurs, soit 175.000 de moins qu'un an plus tôt. Dans le même temps, 32,14 millions de personnes occupaient un emploi, soit 379.000 de plus sur un an. Au total, 75,3% des personnes âgées de 16 à 64 ans occupaient un emploi, un record depuis 1971.

La baisse du taux de chômage a constitué une surprise, car le consensus de Bloomberg tablait sur le maintien du taux à 4,4%, mais cette bonne nouvelle a été gâchée par des chiffres beaucoup plus mitigés sur les salaires.

Depuis des mois, les salariés britanniques perdent en effet du pouvoir d'achat, l'inflation étant systématiquement plus élevée que la progression de leur revenu. Entre mai et juillet, les salaires des Britanniques ont été plus bas de 0,4% que ceux de l'an passé à la même époque, en termes réels (c'est-à-dire une fois l'inflation prise en compte), a précisé l'ONS.

Cette situation pourrait ne pas s'améliorer dans l'immédiat, car l'inflation s'est accélérée en août, à 2,9% sur un an, d'après des données publiées mardi par l'ONS.

Cette hausse des prix est rendue plus vigoureuse par le renchérissement des produits importés du fait de la dépréciation de la livre sterling depuis la décision des Britanniques de quitter l'UE, lors du référendum du 23 juin.

L'effritement du pouvoir d'achat des ménages pèse par ricochet sur leur consommation et, partant, sur la croissance du PIB qui pourrait se limiter cette année à 1,6%, d'après une moyenne d'économistes indépendants sondés par le Trésor.

"Malgré une activité économique poussive, la croissance de l'emploi demeure vigoureuse... mais n'arrive toujours pas à susciter un décollage des salaires", a commenté Howard Archer, économiste chez EY ITEM Club.

Pour répondre à une certaine grogne des fonctionnaires à propos de leur pouvoir d'achat, le gouvernement conservateur a annoncé mardi son intention d'augmenter les salaires dans certains secteurs de la fonction publique de plus de 1%, le plafond fixé depuis des années pour cause de cure d'austérité.

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