Londres (awp/afp) - La production industrielle a quasiment fait du surplace en février au Royaume-Uni, avec une maigre hausse de 0,1% sur un mois, ralentie par les hydrocarbures et l'activité des usines, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

L'indicateur marque nettement le pas après un net rebond de 1,3% en janvier du fait de la relance de Forties, principal oléoduc de la partie britannique de la mer du Nord, qui avait été un temps suspendu.

La production a profité principalement du dynamisme des fournisseurs d'énergie (+3,7%) en raison de températures plus faibles que d'habitude pour un mois de février conduisant les ménages et entreprises à davantage se chauffer.

En revanche, la production manufacturière, qui donne une idée de l'activité dans les usines, a reculé de 0,2%, soit sa première baisse depuis mars 2017. L'ONS fait observer en outre que le chiffre pour janvier a été révisé à stable (contre +0,1%), "confirmant que la tendance est au ralentissement pour la production manufacturière".

De son côté, l'extraction d'hydrocarbures et minière, une autre sous-catégorie de la production industrielle, a fortement reculé de 2,7% compte tenu de la maintenance de raffineries et de l'arrêt pour une journée en février de l'oléoduc Forties.

Au total, lors des trois mois de décembre 2017 à février 2018, la production industrielle a baissé de 0,1%, faisant les frais du mauvais mois de décembre.

Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics, s'attend toutefois à ce que la production industrielle contribue positivement, quoique faiblement, au produit intérieur brut pour le premier trimestre. Il table sur une production industrielle plus solide en mars, avec des températures toujours faibles et un rebond dans les hydrocarbures.

"Mais ce ne sera pas suffisant pour compenser la faiblesse des ventes au détail, des dépenses des consommateurs, et de l'activité dans la construction, nourrie en partie par le mauvais temps", lequel ralentit les chantiers et conduit les Britanniques à moins fréquenter les magasins, explique-t-il.

La croissance économique a donc toutes les chances de poursuivre son ralentissement en ce début de 2018 après avoir déjà freiné en 2017 sur fond d'incertitudes sur le Brexit et de la compression du pouvoir d'achat face à une inflation élevée.

Néanmoins, si la météo brouille les cartes au premier trimestre, l'économie britannique engrange quelques bonnes nouvelles, avec un apaisement de l'inflation en février et une accélération de la hausse des salaires, laissant espérer de meilleurs jours pour la consommation.

Par ailleurs, l'ONS a publié mercredi les chiffres de la balance commerciale pour février.

Ils font apparaître un déficit commercial de 34,2 milliards de livres lors des trois mois de décembre à février, soit 0,1 milliard de plus qu'entre septembre et octobre 2017. Ce déficit s'est agrandi avec l'UE, tandis qu'il a un peu reculé envers le reste du monde.

Dans le même temps, l'excédent de la balance des services s'est légèrement tassé à 27,8 milliard contre 28,2 milliards, ce qui s'est traduit au total par un accroissement du déficit de la balance des biens et services à 6,4 milliards contre 5,9 milliards.

afp/jh