Londres (awp/afp) - La croissance de l'activité dans le secteur des services au Royaume-Uni s'est ralentie en juin, a annoncé mercredi le cabinet Markit qui évoque un ralentissement général de l'économie britannique.

L'indice PMI sur les directeurs d'achat des entreprises du secteur s'est limité à 53,4 points en juin, contre 53,8 points en mai, d'après un communiqué. Il s'agit du rythme d'expansion le plus lent depuis le mois de février.

L'activité reste en progression lorsque l'indice est supérieur à 50 points, seuil en dessous duquel l'activité est mesurée en contraction.

Parmi les facteurs ayant dissuadé les clients de dépenser pour des services, Markit a cité en premier lieu "une aversion au risque liée au Brexit et une incertitude économique accrue".

La performance des services est cruciale pour l'économie britannique car ils constituent de très loin son principal secteur d'activité. Deux autres indices PMI publiés plus tôt dans la semaine par Markit, sur les activités manufacturière et dans la construction, ont aussi été décevants.

"Même si ces trois études PMI restent à des niveaux laissant penser que la croissance a évolué autour de 0,4% au deuxième trimestre, il est clair que l'économie entre dans le troisième trimestre au ralenti", a expliqué Chris Williamson, économiste chez IHS Markit.

"L'optimisme des entreprises a été atteint par l'intensification de l'incertitude politique après les élections législatives et le début des négociations sur le Brexit, tandis que les ménages sont confrontés à une inflation accélérée. La résistance de l'économie va être mise à l'épreuve", a-t-il ajouté.

L'économie britannique entre dans des eaux plus agitées après avoir fait preuve d'un dynamisme remarquable au second semestre 2016 - suite à la décision choc des Britanniques de quitter l'UE lors du référendum du 23 juin de l'an passé.

La croissance du Produit intérieur brut, qui avait atteint 0,7% au quatrième trimestre 2016, s'est limitée à 0,2% au premier trimestre 2017. Ce ralentissement a été causé notamment par une baisse des dépenses des ménages, qui font face à une forte hausse des prix dopés par le renchérissement des denrées importées - après la dépréciation de la livre précipitée par le choix des Britanniques de quitter l'UE.

Les élections législatives du 8 juin ont privé par ailleurs les conservateurs de la majorité absolue dont ils disposaient à la Chambre des communes - une source d'incertitude peu goûtée par les entreprises. Au delà, le patronat a les yeux rivés sur les négociations du Brexit entre Londres et Bruxelles, à l'issue imprévisible.

afp/rp