19 avril (Reuters) - Le laboratoire Citizen Lab, spécialisé dans la détection des logiciels de surveillance, a déclaré lundi qu'il avait averti les responsables britanniques d'une tentative de piratage avec un logiciel espion, au sein même du cabinet du Premier ministre et du ministère des Affaires étrangères.

Le logiciel, développé par la firme israélienne NSO et connu sous le nom de Pegasus, peut être utilisé pour pénétrer à distance des iPhones, donnant accès à la mémoire d'un appareil ciblé ou le transformant en dispositif d'enregistrement.

Un porte-parole de NSO a affirmé que ces allégations étaient "fausses et ne pourraient pas être liées aux produits de NSO pour des raisons technologiques et contractuelles".

Côté britannique, un porte-parole a déclaré que le gouvernement ne commentait pas systématiquement les questions de sécurité.

Citizen Lab a ajouté qu'il pensait que le ciblage lié au bureau du Premier ministre avait été effectué par des clients de NSO aux Émirats arabes unis, tandis que celui du ministère des Affaires étrangères provenait d'autres pays dont Chypre, la Jordanie et l'Inde.

Les autorités chypriotes "nient catégoriquement" toute implication dans cette affaire, a déclaré à Reuters le porte-parole du gouvernement, Marios Pelekanos.

"Toutefois, pour éviter toute autre spéculation sur un lien avec Chypre, nous notons que le gouvernement de la République de Chypre, qui entretient d'excellentes relations avec le gouvernement britannique dans tous les domaines, n'a jamais été sollicité par les autorités britanniques compétentes pour une quelconque enquête sur le sujet en question", a déclaré Marios Pelekanos dans un communiqué envoyé par courrier électronique.

Les porte-paroles des gouvernements des Émirats arabes unis, de la Jordanie et de l'Inde n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires. (Reportage Christopher Bing et Michele Kambas, version française Augustin Turpin; édité par Kate Entringer)