* Les pays du G20 veulent plus de flexibilité sur les objectifs budgétaires

* Inquiétudes sur le "mur budgétaire" américain (Actualisé avec communiqué final, contexte)

par Louise Egan et Julien Toyer

MEXICO, 5 novembre (Reuters) - Les pays membres du Groupe des Vingt (G20) vont s'accorder une marge de manoeuvre plus importante pour atteindre leurs objectifs en termes de déficits afin de faire en sorte que l'austérité n'étouffe pas la croissance, notamment celle des Etats-Unis.

Réunis à Mexico un jour avant l'élection présidentielle américaine, les grands argentiers du G20 se sont dits inquiets de voir leur objectif de réduire les déficits budgétaires des pays développés de moitié d'ici la fin 2013 peser sur une économie mondiale qui n'est déjà pas en grande forme.

Les pays du G20 avaient annoncé cet objectif en 2010 à Toronto. A l'époque, l'économie mondiale semblait sur la voie de le reprise après la crise financière mais les choses ont changé depuis lors, y compris pour les Etats-Unis, au vu d'un ralentissement économique mondial généralisé.

Le déficit budgétaire américain a dépassé au cours de l'exercice fiscal 2012 la barre des 1.000 milliards de dollars pour la quatrième fois d'affilée. Ce déficit représente désormais 7,0% du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis.

Si les Etats-Unis ont besoin de reprendre le contrôle de leurs déficits, plusieurs autres pays du G20 espèrent que Washington parviendra à éviter le "mur budgétaire"

Sauf accord au Congrès après les élections de mardi, quelque 600 milliards de dollars de réductions de dépenses publiques et de hausses d'impôt prendront effet le 1er janvier 2013, menaçant de faire dérailler la reprise de l'économie américaine.

"Si les Etats-Unis ne règlent pas ce problème de mur budgétaire, l'économie américaine mais aussi l'économie mondiale et l'économie japonaise seront affectées. Chaque membre du G20 va donc presser les Etats-Unis de faire vite", a déclaré dimanche le gouverneur de la Banque du Japon Masaaki Shirakawa, en prélude à la réunion des ministres des finances et banquiers centraux du G20 à Mexico.

L'HEURE TOURNE

"L'heure tourne, le mur se rapproche de plus en plus. Il reste moins de deux mois et des accidents de parcours ne sont pas à exclure", a dit un responsable du G20, ajoutant qu'il était confiant dans la capacité du Congrès américain à trouver une solution bipartisane.

Le ministre des Finances chilien, Felipe Larrain, a également déclaré que tout le monde partait du principe qu'il y aura un accord.

Dans le communiqué du G20, il est précisé que les Etats-Unis vont "calibrer minutieusement le rythme de la consolidation budgétaire afin de s'assurer que les finances publiques soient viables sur le long terme tout en évitant une violente contraction budgétaire en 2013".

Dans leur volonté de montrer leur engagement à mettre de l'ordre dans leurs finances sur le long terme, les pays du G20 ont également dit qu'ils définiront des objectifs de dette "crédibles et ambitieux au-delà de 2016 d'ici la prochaine réunion du G20 en 2013.

Lors du sommet de 2010, les dirigeants du G20 s'étaient engagés à stabiliser la dette publique d'ici 2016 dans la plupart des pays développés et à réduire encore davantage les déficits budgétaires.

"La croissance mondiale reste modeste et les risques baissiers sont toujours élevés, parmi lesquels de possibles reports de la mise en place de mesures annoncées en Europe, une vive contraction budgétaire aux Etats-Unis, la finalisation du budget japonais cette année, une croissance ralentie dans certains pays émergents", lit-on dans le communiqué du G20.

G20-Principaux points du projet de communiqué

G20-Le texte du communiqué final (en anglais)

(Nicolas Delame pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat et Benoît Van Overstraeten)