LONDRES (awp/afp) - Les prix des transports de matières premières sèches et des produits pétroliers sont restés déprimés la semaine dernière par un déficit de marchandises à transporter face à une pléthore de navires disponibles.

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.) a fini vendredi à 636 points, au plus bas depuis le 29 juin, contre 656 points une semaine auparavant.

Son repli s'explique notamment par celui du Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales) empruntées par des navires de la catégorie "Panamax". Le BPI a terminé en forte baisse vendredi à 640 points, au plus bas là aussi depuis le 29 juin, contre 692 points une semaine auparavant.

Les taux ont reculé sur la plupart des principales routes maritimes, du fait d'une quantité de cargaisons à transporter insuffisante par rapport au nombre de navires disponibles toujours très important.

Les liaisons transatlantiques ont ainsi connu un effritement des prix, malgré un apport convenable de céréales à embarquer. Les cours sur les liaisons dans l'Océan Pacifique ont chuté encore davantage, que ce soit pour les cargaisons australiennes à destination de Chine ou pour le charbon indonésien envoyé en Inde, ont relevé les experts de Fearnleys.

Le Baltic Capesize Index 2014 (BCI 2014), qui compile les tarifs de la catégorie de navires "Capesize", forcés par leur taille imposante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, a terminé de son côté la semaine quasi inchangé, à 770 points contre 768 points une semaine auparavant.

Le manque de nouvelles cargaisons importantes a déprimé les cours, malgré une activité assez dynamique sur la voie entre l'Australie et la Chine, qui comprend notamment le transport de minerai de fer. Toutes origines confondues, les importations chinoises de minerai de fer se sont établies en juillet à 88,4 millions de tonnes, en hausse de 8,3% sur un mois, et en hausse de 2,7% sur un an, selon les douanes.

Dans l'Océan Atlantique, une faible demande a pesé sur les taux, incitant certains transporteurs à ne pas mettre leurs navires sur le marché pour ne pas les faire naviguer à perte - ce qui a apporté in fine un certain soutien aux prix, d'après Fearnleys.

Chez les pétroliers, l'indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur dix-sept routes de transport de pétrole brut et de fioul lourd, a fini vendredi de nouveau en nette baisse, à 509 points, son plus bas niveau depuis le 16 septembre 2009, contre 541 points la semaine précédente.

Les experts du Baltic Briefing ont expliqué que les tarifs des VLCC ("Very Large Crude Carriers", la deuxième plus grosse catégorie de tankers transportant du brut) avaient pâti au Moyen-Orient d'un sur-approvisionnement de navires et d'un manque de cargaisons fraîches.

Les cours du transport du brut ont continué aussi de souffrir sur les liaisons en Méditerranée, en mer du Nord et mer Baltique ainsi qu'au large des côtes d'Afrique de l'Ouest.

Le Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur six routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), a terminé pour sa part en légère baisse, à 452 points vendredi, contre 465 points sept jours auparavant.

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