Dans un entretien au quotidien Le Monde publié vendredi, le chef de l'Etat déclare: "Je gage que nous pourrons revoir légèrement à la hausse la prévision de croissance pour 2014."

La prévision officielle de croissance du gouvernement français pour l'an prochain était jusqu'ici de 1,2%, un niveau inscrit dans le programme de stabilité remis au printemps à la Commission européenne et sensiblement au-dessus du consensus des économistes.

Mais l'Elysée a confirmé à Reuters une précision donnée aux Echos, à savoir que François Hollande avait voulu signifier que le croissance 2014 serait supérieure à 0,8%, un chiffre sur lequel le gouvernement travaillait jusqu'ici et conforme aux dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI).

Les économistes interrogés par Reuters en juillet attendaient en moyenne une croissance de 0,6% en France en 2014.

Reprenant à son compte la prévision du FMI, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, avait déclaré fin juillet que "notre objectif, c'est 0,8%", précisant toutefois que le gouvernement n'avait pas arrêté pour autant sa prévision de croissance pour le projet de loi de finances 2014.

François Hollande ajoute dans l'entretien au Monde que "grâce à l'engagement de substantielles économies, le temps est venu de faire -plus tôt qu'il n'avait été prévu- une pause fiscale".

"C'est pourquoi l'option de la CSG a été écartée" dans le cadre de la réforme des retraites annoncée mardi "et que le barème d'impôts sur le revenu sera réindexé", poursuit-il.

Pierre Moscovici avait annoncé jeudi une stabilisation des prélèvements obligatoires l'an prochain pour les entreprises, et le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a parlé d'une quasi-stabilisation des prélèvements obligatoires l'an prochain.

Le gouvernement prévoyait jusqu'alors un effort de 20 milliards d'euros l'an prochain, incluant 14 milliards d'économies et 6 milliards de hausse des prélèvements.

Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve ont confirmé jeudi le chiffre de 14 milliards d'économies -qui s'entend par rapport à la croissance tendancielle des dépenses. Pour le seul Etat, qui représente la plus grande part du déficit public, les économies devraient ainsi s'élever à 9 ou 10 milliards d'euros, ce qui signifie concrètement que son budget baissera de 1,5 milliard en 2014 par rapport à 2013.

La "pause" ou la quasi-stabilisation des prélèvements obligatoires signifie que l'effort de redressement devrait donc être inférieur aux 20 milliards d'euros prévus jusqu'alors.

Et ce d'autant plus que l'obligation pour la France de réduire son déficit public sous les 3% du PIB a été reportée de deux ans, à fin 2015, et non à 2014 comme le prévoyait le programme de stabilité de la France d'avril qui tablait sur un déficit ramené à 3,7% du PIB fin 2013 et à 2,9% fin 2014.

Jean-Baptiste Vey, avec Julien Ponthus, édité par Yann le Guernigou