Paris (awp/afp) - Le déficit commercial de la France s'est à nouveau dégradé en juillet, plombé par d'importants approvisionnements de la part de l'industrie aéronautique et spatiale, ont indiqué jeudi les Douanes.

Le déficit commercial s'est "très nettement creusé" en juillet pour atteindre 6 milliards d'euros, soit 1,1 milliard de plus qu'en juin, ont-elles souligné dans un communiqué.

Sur douze mois, le déficit cumulé de la France atteint 62,5 milliards d'euros, contre 48,3 milliards pour la même période en 2016.

A la fin du mois d'août, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait reconnu que le déficit commercial serait "sans doute plus élevé" en 2017 qu'en 2016.

En juillet, "la détérioration du solde est forte pour les industries aéronautique, chimique et spatiale du fait des approvisionnements particulièrement élevés en turboréacteurs et produits destinés à l'industrie nucléaire et de l'acquisition d'un module pour satellite météo", ont souligné les Douanes.

Elles notent toutefois deux "améliorations significatives": la première provient du secteur automobile dont "le déficit se réduit (...) sous le double effet d'une hausse des livraisons et d'une diminution des achats".

La seconde amélioration concerne le secteur de l'énergie où "les approvisionnements en hydrocarbures naturels ont accentué leur repli depuis l'ensemble des fournisseurs".

Mais dans le même temps, les importations de pétrole raffiné "se rétablissent auprès du Moyen-Orient et connaissent une poussée depuis la Chine".

Par région, la balance commerciale "se dégrade fortement" vis-à-vis de l'Asie, "avec d'une part des achats en hausse (pétrole raffiné, biens de consommation courante) et, d'autre part, des livraisons d'Airbus moins élevées qu'en juin".

Même scénario avec l'UE: en dépit de la bonne tenue des exportations, le déficit se creuse fortement "du fait de l'importance des achats des industries aéronautique et spatiale".

En revanche, le solde s'améliore avec l'Europe hors UE (moindres achats et hausse des ventes).

Avec l'Amérique, la détérioration est "mesurée", "la hausse des achats de turboréacteurs étant en partie compensée par des livraisons d'avions (Airbus et avions d'affaires), de produits chimiques et par la vente d'une sculpture".

De son côté, le déficit des transactions courantes s'est aussi "dégradé sensiblement en juillet" à 4,2 milliards d'euros après 2,4 milliards en juin, a annoncé la Banque de France.

Le déficit des biens s'est accentué, atteignant 5,2 milliards, après 3,7 en juin, "les exportations de marchandises progressant moins vite que les importations".

Le solde des services est resté proche de l'équilibre (-0,2 milliard).

Autre composante de la balance des transactions courantes, les investissements directs ont présenté des sorties nettes de 3,1 milliards d'euros, comme en juin, avec toutefois "une accélération à la fois des investissements étrangers en France et des investissements français à l'étranger".

La balance des transactions courantes va au-delà des seuls échanges de biens, déficitaires depuis de longues années en France, en prenant en compte ceux des services ainsi que les revenus des investissements et ceux du travail versés entre agents économiques en France et à l'étranger.

C'est le solde des transactions courantes qui, in fine, détermine si un pays a acquis, sur une période, la capacité de prêter des capitaux au reste du monde, ou a besoin d'en emprunter, sa tendance à s'enrichir ou s'appauvrir.

Le commerce extérieur demeure depuis plusieurs années le talon d'Achille de l'économie française, en dépit des efforts du gouvernement pour améliorer la compétitivité des entreprises.

afp/rp