BOBIGNY, Seine-Saint-Denis, 11 février (Reuters) - Des violences ont éclaté samedi à Bobigny (Seine-Saint-Denis) en marge d'une manifestation de soutien à Théo, un jeune homme blessé lors d'une interpellation, des policiers essuyant des jets de projectiles tandis que des véhicules ont été incendiés.

La préfecture de police a annoncé dans un communiqué qu'aucun blessé n'était à déplorer parmi les manifestants et les forces de l'ordre, à 20h00 (19h00 GMT), tout en précisant que "des effectifs de police ont dû intervenir pour porter secours à une jeune enfant se trouvant dans un véhicule en feu".

Des bâtiments ont été dégradés et un véhicule siglé du logo de la radio RTL a été brûlé, a-t-on constaté sur place. Les affrontements se poursuivaient en début de soirée.

Selon la préfecture de police, quatre véhicules ont été incendiés et deux établissements commerciaux ainsi que la gare routière de Bobigny ont été dégradés.

Près de 2.000 personnes s'étaient auparavant rassemblées près du tribunal de Bobigny en soutien à Théo, blessé au visage, au crâne mais surtout au rectum lors de son interpellation le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), selon l'estimation de la police.

Les quatre policiers présents au moment de son arrestation ont été mis en examen, l'un pour viol, les trois autres pour violences volontaires.

Le président du département de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a condamné samedi "les débordements violents qui ont lieu en marge de la manifestation" et précisé que des bâtiments du conseil départemental avaient été visés.

"Alors que Théo et sa famille ont appelé au calme et à la dignité, l'attaque de divers bâtiments publics ou véhicules est intolérable. La détermination de quelques individus à en découdre ne correspond en rien à un soutien à Théo et sa famille, qui aspirent à là sérénité", poursuit-il dans un communiqué.

L'interpellation violente du jeune homme avait provoqué plusieurs nuits de tensions dans des villes françaises.

François Hollande s'était rendu mardi à son chevet et avait appelé à faire confiance à la justice. (Yonathan Van der Voort, avec Jean-Baptiste Vey à Paris)