* Le PS mise sur Valls pour les élections municipales

* Selon ses proches, il s'agit de répondre à la montée de l'extrême droite

* Louis Aliot (FN) doute que l'effet Valls puisse jouer en 2014 (Actualisé avec Louis Aliot)

PARIS, 6 octobre (Reuters) - Manuel Valls, critiqué par une partie de la gauche pour ses positions sur l'intégration des Roms, apparaît pourtant comme le poids lourd du gouvernement avec 71% de bonnes opinions, selon un sondage BVA publié dimanche.

Dans cette enquête pour le quotidien Le Parisien, le ministre de l'Intérieur est presque aussi populaire à droite qu'à gauche, un atout qu'il veut utiliser contre le Front national.

En s'appuyant sur le domaine de la sécurité, Manuel Valls réussit à se construire une popularité qui dépasse les clivages politiques, souligne BVA, qui parle de "Vallsmania".

"Comme avant lui DSK, qui, lui, appuyait sa popularité sur le domaine économique, Manuel Valls réussit aujourd'hui à être presque aussi populaire à droite qu'à gauche", souligne l'institut, avançant des "bonnes opinions" respectives de 69% et 73%.

Après l'accrochage entre Manuels Valls et la ministre du Logement Cécile Duflot, à propos des Roms, François Hollande a exigé mercredi de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault qu'il coordonne mieux la communication d'un gouvernement qui enchaîne les "couacs". (voir )

Mais Manuel Valls, qui est présenté par ses détracteurs comme un clone de Nicolas Sarkozy dont il reprendrait la méthode, reste plus que jamais en première ligne à six mois des élections municipales.

Le ministre apparaît en effet comme la meilleure carte pour éviter une déroute de la majorité en mars.

Selon Le Parisien, les candidats s'arrachent sur le terrain l'ex-"sniper" du Parti socialiste, longtemps isolé dans le passé au sein de son propre camp. Il commencera la semaine prochaine prochaine sa tournée anti-FN à Forbach, en Lorraine, ville où le vice-président du parti, Florian Philippot, est candidat aux élections municipales de 2014.

"NOMMER LES CHOSES"

Louis Aliot, autre vice-président du FN, a estimé dimanche que les postures de Manuel Valls n'auraient aucun effet sur les électeurs parce que ses propos sur les Roms, notamment, sont aussitôt contredits par ses collègues du gouvernement.

"Il est allé très loin, plus loin que ce que dit le Front national et il a été désavoué tout de suite. Jean-Marc Ayrault lui a remis les pendules à l'heure", a-t-il dit lors d'une rencontre avec des militants à Orléans (Loiret).

Pour Louis Aliot, Manuel Valls "est populaire parce qu'il dit ce que les Français veulent entendre, mais il agit comme les Français ne veulent pas voir."

"Nous avons une explosion de tous les voyants dans tous les domaines et Manuel Valls entame une tournée contre le Front National, priorité absolue désormais du gouvernement et du Parti socialiste, alors que nous le disons aujourd'hui : le parti socialiste est une escroquerie politique", a-t-il ajouté.

De son côté, le camp de Manuel Valls s'est senti conforté après la vive querelle avec l'écologiste Cécile Duflot sur les Roms, qui a obligé François Hollande à taper plusieurs fois du poing sur la table pour rétablir l'ordre.

"Ça a été dur, les mots échangés étaient violents", a-t-on souligné dans son entourage à propos de la controverse avec la ministre du Logement, pour qui Manuel Valls a attenté au pacte républicain en affirmant que seule une minorité de "Roms" voulait s'intégrer en France.

En dix jours de polémique, Manuel Valls n'a jamais été désavoué par le président de la République, qui prône à l'égard des "Roms" une politique mêlant "fermeté" et "humanité".

"Il faut nommer les choses, parler clair, sinon les gens ont l'impression qu'on leur cache des choses. Manuel Valls va continuer à nommer les choses", insiste-t-on dans l'entourage de l'ancien maire d'Evry, qui voit dans ce discours la réponse à une extrême droite en pleine ascension à six mois des élections municipales. (Gérard Bon, avec Elizabeth Pineau et Mourad Guichard à Orléans)