PARIS, 7 septembre (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a laissé entendre vendredi qu'il révoquerait le policier Michel Neyret, mis en examen pour trafic de drogue et corruption, qui selon lui n'a pas eu un comportement exemplaire.

Le ministre doit trancher après l'avis d'une commission de discipline qui a préconisé mardi la sanction la plus lourde à l'encontre de l'ancien n°2 de la police judiciaire de Lyon, ancienne icône de la police française, écroué durant près de huit mois et placé aujourd'hui sous contrôle judiciaire en attendant son procès.

Manuel Valls a dit sur RTL qu'il trancherait après avoir reçu le procès-verbal de la commission de discipline, sans doute ce vendredi.

"J'agirai en regardant de près ce dossier, mais avec évidemment une idée principale, c'est que au-delà des carrières qui parfois sont de très grande qualité, à ce niveau-là,un policier ne l'a pas été", a-t-il dit.

Le commissaire Neyret ne l'a pas été, "je crois que c'est assez évident", a insisté le ministre.

Le dossier, une des procédures judiciaires les plus graves ayant jamais visé la police française, a été totalement validé par la cour d'appel de Paris.

Selon ses avocats, le commissaire Neyret admet certains faits qui lui sont reprochés, comme l'utilisation de drogue pour rémunérer des indicateurs et ce qu'il appelle un "péché d'amitié" avec certaines personnes. Mais il explique qu'il a agi dans le cadre de son métier de policier.

L'accusation lui impute des faits - notamment le commerce de drogue - allant au-delà des pratiques habituelles envers des indicateurs.

L'ancien numéro deux de la PJ lyonnaise aurait tiré profit de renseignements tirés de fichiers de police et en aurait fourni à deux personnes réputées proches du milieu lyonnais.

Il aurait bénéficié d'un séjour dans un luxueux hôtel de Marrakech, de montres de prix et de la mise à disposition de voitures de luxe sur la Côte d'Azur. (Thierry Lévêque, édité par Jean-Stéphane Brosse)