(Actualisé avec Borloo et Giscard d'Estaing)

PARIS, 31 août (Reuters) - La droite et le centre ont appelé samedi le gouvernement à ne pas prendre de décision sur une éventuelle intervention militaire en Syrie avant les conclusions des inspecteurs de l'Onu, alors que les Etats-Unis se préparent à frapper le pays.

Les analyses des échantillons collectés sur les lieux de l'attaque chimique présumée du 21 août près de Damas pourraient prendre jusqu'à deux semaines.

Mais Washington et Paris ont d'ores et déjà fait comprendre qu'ils sanctionneraient le président syrien Bachar al Assad pour cette attaque.

"Avant toute décision, il faut attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU, le syndrome irakien est présent dans tous les esprits", déclare le président de l'UMP Jean-François Copé dans une interview à paraître dans Sud-Ouest Dimanche, et dont des extraits ont été publiés samedi sur le site internet du journal.

"Si et seulement si l'utilisation des armes chimiques est établie, une intervention ciblée et limitée dont l'objectif ne serait pas le renversement du régime doit être mise sur la table", ajoute-t-il, mettant en garde contre "un certain suivisme vis-à-vis de nos alliés américains".

Une position partagée par le centriste Jean-Louis Borloo. "La surprenante et troublante précipitation américaine liée à son agenda ne peut être aucunement imposée à la France", estime dans un communiqué le président de l'UDI.

L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing dit également ne pas être favorable à la participation de Paris à une action américaine, et juge que "toute action militaire extérieure française doit se faire dans le cadre de l'ONU".

"L'Union européenne doit adopter une position commune", déclare par ailleurs le centriste dans un entretien au Point, appelant la France à demander une réunion du conseil européen "le plus vite possible".

Les Etats-Unis ont fait savoir vendredi qu'ils considéraient le gouvernement syrien comme responsable de l'attaque du 21 août qui a fait, selon les services de renseignement américains, plus de 1.400 morts, et qu'ils envisageaient une riposte militaire limitée. (voir )

François Hollande, qui a indiqué que la France était déterminée à sanctionner le régime syrien, partage avec Barack Obama la certitude de "la responsabilité indubitable" du régime de Bachar al Assad, a de son côté fait savoir vendredi la présidence française.

Près des deux-tiers des Français (64%) sont opposés à une intervention militaire de la France au sein d'une coalition internationale contre le régime de Bachar al Assad, selon un sondage BVA publié samedi par le Parisien-Aujourd'hui en France. (Chine Labbé)