PARIS, 15 avril (Reuters) - Le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) a approuvé mardi la cession des sites FagorBrandt d'Orléans, Vendôme, Rueil-Malmaison et Cergy au groupe algérien Cevital, pour constituer une nouvelle entité nommée "Brandt France".

Il avait prononcé vendredi la liquidation judiciaire du groupe français d'électroménager avec une poursuite d'activité jusqu'au 15 mai prochain, pour accompagner ce plan de cession.

"Le tribunal de commerce de Nanterre a décidé (...) de retenir l'offre de Cevital (...) comprenant la conservation de 1.202 postes au global", annonce FagorBrandt dans un communiqué.

"La nouvelle entité ainsi constituée s'appellera désormais 'Brandt France'. Le périmètre de reprise porte également sur le fonds de commerce français. Le plan de cession à Cevital prévoit une prise de jouissance au 16 avril 2014", ajoute-t-il.

Ce plan voit le jour grâce à la validation par la justice espagnole de la cession à Cevital des marques de FagorBrandt par l'espagnol Fagor, maison-mère du groupe français.

L'offre de Cevital était en effet soumise à une condition suspensive : la possibilité de racheter les marques (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich...) exploitées par FagorBrandt et qui étaient demeurées aux mains de Fagor.

Or, ce rachat avait été bloqué par le tribunal de Saint-Sébastien, en Espagne, qui jugeait le montant proposé trop faible. Un recours a été intenté et vendredi matin, les juges espagnols sont revenus sur leur décision.

Créé en 2007 en Algérie, le groupe Cevital s'est constitué par acquisitions successives pour devenir un groupe englobant 19 filiales réparties en quatre pôles d'activité : agroalimentaire, industrie, automobile et services, industrie et distribution.

Le projet de Cevital est de bâtir un acteur régional de l'électroménager (Europe/Afrique du Nord/Moyen Orient) en combinant le savoir-faire de FagorBrandt à celui de la filiale électroménager existante du groupe.

Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, a déclaré vendredi que le gouvernement français était disposé à prêter au repreneur "une partie des fonds dont il a besoin pour remettre en marche l'appareil productif" de FagorBrandt.

FagorBrandt avait été placé en redressement judiciaire après avoir déposé son bilan début novembre, victime des difficultés de sa maison-mère espagnole.

Le tribunal de commerce de Nanterre a également retenu le projet de Variance Technologies pour la reprise du site FagorBrandt d'Aizenay, et celui de S20 Industries, pour la reprise du site de La Roche-sur-Yon, l'un et l'autre en Vendée.

Ces projets s'appuient sur des accords commerciaux conclus entre Cevital, Variance Technologies et S20 Industries.

Ils permettent de sauver 53 postes supplémentaires à Aizenay et 86 à La Roche-sur-Yon.

La direction de FagorBrandt se dit satisfaite de l'issue de cette procédure, qui préserve plus des deux tiers des emplois du groupe en France. (Emmanuel Jarry, édité par Sophie Louet)