(Actualisé avec éléments supplémentaires)

PARIS, 11 avril (Reuters) - Le gouvernement français relève sa prévision de déficit public pour cette année à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) contre 2,7% auparavant, dans son programme de stabilité qui sera présenté mercredi, écrit mardi le quotidien Les Echos sur son site internet.

Ce programme dessinant la trajectoire triannuelle des finances publiques sera présenté au conseil des ministres par le ministre de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, puis soumis à la Commission européenne.

Malgré cette révision, le déficit serait ramené sous la limite européenne de 3% du PIB comme la France s'est engagée à le faire cette année, après avoir obtenu trois sursis depuis 2009.

Ce chiffre de 2,8% du PIB est proche de la prévision de la Commission européenne, qui le voit atteindre 2,9% à la fin de l'année.

Le déficit public de la France a été ramené à 3,4% du PIB en 2016, après 3,6% en 2015, alors que le gouvernement visait 3,3%, selon les premières données publiées fin mars par l'Insee.

LA PRÉSIDENTIELLE BOULEVERSEA CE PROGRAMME

Le passage d'un déficit à 3,4% du PIB fin 2016 à 2,8% fin 2017 suppose une nette accélération du rythme de sa réduction.

Il représenterait une baisse de 0,6 point en un an, d'une ampleur comparable à celle observée sur l'ensemble de la période 2013-2016, au cours de laquelle le déficit était passé de 4,0% à 3,4% du PIB.

Le programme de stabilité pour la période 2017-2020 reste largement symbolique, puisque la trajectoire des finances publiques pour les prochaines années sera fixée par l'exécutif désigné par la présidentielle d'avril-mai et les législatives de juin.

Parmi les principaux candidats à la présidentielle, seuls François Fillon (Les Républicains) et Emmanuel Macron (En Marche !) font du redressement des comptes publics une priorité.

Le cadrage macroéconomique du premier retient un déficit à 3,7% du PIB fin 2017 et table sur un retour à l'équilibre en 2022.

Emmanuel Macron anticipe quant à lui un déficit à 3,0% du PIB à la fin de l'année et compte le ramener à 1,0% fin 2022.

Selon Les Echos, le gouvernement maintient dans son programme de stabilité la prévision de croissance économique pour cette année, à 1,5%. (Myriam Rivet, édité par Jean-Baptiste Vey)